Une substance très cancérigène dans le charbon de bois
Chaque année, ce sont plusieurs milliers de tonnes de charbon qui sont produits à partir de bois créosoté, c'est-à-dire enduit d'un gourdon qui permet d'imperméabiliser les poteaux téléphoniques et, surtout, les traverses de chemin de fer.
C'est l'usine Sidenergie, de Laval de Cère, dans le Lot, qui brûle ces traverses de la SNCF pour en faire du charbon domestique. Pour Jacky Bonnemain, de l'association Robin des Bois, c'est tout bonnement aberrant : "le charbon de bois doit être exempt de tout déchet, et il y a effectivement des traces de créosote dans le charbon de bois de Sidenergie. Mais, paradoxe absolument invraisemblable : c'est autorisé..."
C'est légal en effet : la société a obtenu une dérogation pour utiliser ces déchets dangereux comme combustible ; elle a en plus fait valoir que sa technique rendait le produit inoffensif.
_ Pour Gérard Bardoux, ingénieur de l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) de Midi-Pyrénées, l'entreprise est en règle : "paradoxalement, ce charbon de bois est moins toxique que celui qui est produit à partir de bois classique."
Mais comme le concept a du mal à passer, la société envisage malgré tout d'utiliser son charbon, désormais, comme filtre pour les eaux usées...
Anne-Laure Barral
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