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Vidéo "13h15". Climat : sauver la plus grande tourbière tropicale peut aussi protéger les peuples autochtones

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VIDEO. "13h15". Climat : sauver la plus grande tourbière tropicale peut aussi protéger les peuples autochtones
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Article rédigé par France 2
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La protection d’une immense tourbière, au cœur de la forêt congolaise, est d’une très grande importance dans la lutte contre le changement climatique, mais aussi pour les populations autochtones qui vivent de la forêt… Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 2 décembre.

Le chercheur anglais Simon Lewis, qui a découvert dans le bassin du Congo, grâce à des images satellite, la plus grande tourbière tropicale au monde, montre son emplacement sur une carte à Valentin. C’est le chef de la tribu avec qui le scientifique de l’université de Leeds veut tout mettre en œuvre pour protéger l’immense marécage qui a accumulé près de 30 milliards de tonnes de carbone, soit trois ans d’émissions mondiales liées aux énergies fossiles. Une véritable bombe à retardement pour l’environnement si l’endroit est livré aux appétits des entreprise forestières et à l’agriculture industrielle…

"Une telle découverte, moi, je vous remercie vivement, vous les scientifiques, lui dit l’homme décidé à protéger cette partie de la forêt équatoriale congolaise. On ne savait pas que dans les tourbières, il pouvait y avoir la séquestration du dioxyde de carbone, et que quand on coupe les arbres, ici, cela favorise encore le réchauffement climatique." Une autre scientifique de l’équipe explique la situation aux autochtones : "Si on utilise la forêt marécageuse pour l’agriculture, le carbone dans le sol va aller dans l’air. C’est une contribution au changement climatique. Il faut la laisser comme ça." Un homme s’inquiète : "Donc, on ne peut pas jamais l’utiliser ? Pour le moment, nous vivons en forêt et vous venez me dire qu’il faut laisser les forêts…"

"Nous devons prendre soin de ce projet et le soutenir"

La jeune femme s’empresse de rassurer ce villageois : "Non, je ne dis pas que vous ne pouvez pas utiliser les forêts. J’ai dit que le problème, c’est les grandes entreprises qui arrivent et qui les utilisent pour la grande agriculture. Ça, ce n’est pas bon." En voyant des cartes prévisionnelles d’exploitation, le chef Valentin s’étonne : "Le gouvernement propose de couper les arbres qui sont dans la tourbière. Il n’est pas au courant de cette situation ?" Simon Lewis précise : "Environ 20% de la tourbière est couverte par des concessions qui pourraient être exploitées. Elles ne le sont pas encore." L’exploitation forestière, la construction de routes… provoquent l’assèchement de la tourbière "parce que l’on change le niveau de l’eau".  Et Simon de préciser sa démarche : "Je fournis les cartes, j’explique aux communautés locales, au monde... Je suis un scientifique, je donne les informations."

Pour Valentin, la découverte des scientifiques anglais est peut-être le moyen de faire valoir les droits des peuples autochtones et de pousser l’Etat congolais à reconnaître leur rôle dans la protection de l’environnement. "Nous devons prendre soin de ce projet et le soutenir, explique-t-il aux habitants de Lokolama. Il préservera nos enfants de la délinquance, car ils vont avoir le savoir. Soyez fiers de moi, votre frère qui part pour aller trouver des partenaires qui peuvent nous aider à améliorer nos vies." L’association Greenpeace a proposé à Valentin de poursuivre ensemble le combat pour protéger la tourbière en maintenant le moratoire en cours (en anglais). Et un groupe de jeunes enfants joyeux scandent en chœur le slogan suivant dans les rues du village : "Protégez la forêt du Congo ! Protégez la forêt du Congo !" 

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