Xynthia : les sinistrés de La Faute-sur-Mer ne veulent pas payer les frais d’avocat pour défendre leur maire
C’est la délibération du conseil municipal du 16 novembre qui irrite les habitants de La Faute-sur-Mer.
Le conseil municipal a désigné un avocat afin de représenter les intérêts de monsieur le maire dans le cadre des procédures prises à son encontre suite à la tempête.
Cet avocat est l’un des ténors du barreau de Paris, Me Olivier
Metzner. Cette délibération a été approuvée par 11 voix pour et trois abstentions.
Seulement voilà, ces honoraires s’élèvent déjà à 99.000 euros rien que pour l'année 2010, alors que sa défense s'est poursuivie cette année et qu'aucune date de procès n'est fixée. La somme globale de 200.000 euros pour 2010 et 2011 est avancée par le maire.
Pour contester cette décision municipale, une pétition circule depuis quelques jours. «Tous les Fautais, vont payer la facture » s’insurge le tract.
Les sinistrés jugent le montant des frais d’avocat "excessif ".
L'association des victimes de la Faute-sur-mer (AVIF) demande que la commune choisisse un avocat dont les honoraires correspondent aux frais remboursés à la commune par son assurance juridique, à savoir 16.000 euros, à comparer aux 99.000 euros annuels approuvés par le conseil municipal pour l'actuel avocat.
Pour le maire, il n’y a rien de choquant. "Ca n’est pas à moi de prendre en charge les honoraires " a-t-il dit.
De son côté Me Metzner, a souligné que "les conséquences civiles, si M. Marratier était condamné en tant que maire, seraient prises en charge par la commune : en défendant son maire, je défend la commune ". "Si je fais économiser à la commune plusieurs dizaines de millions d'euros, elle me remerciera : est-ce qu'un maire accusé de telles responsabilités peut prendre un avocat au rabais ? ", s'est-il interrogé.
René Marratier a été mis en examen le 13 avril 2011 pour "homicide involontaire " et "mise en danger de la vie d'autrui ".
Des plaintes ont également été déposées contre X avec constitution de partie civile pour "homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui, abstention de combattre un sinistre et prise illégale d'intérêt ".
Lors de la tempête, le 28 février 2010, 29 personnes ont péri par la brusque montée des eaux dans la petite station balnéaire vendéenne.
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