Reportage Inondations en Espagne : au lendemain de la catastrophe, le village de Letur tente de retrouver ses disparus

Quelques heures après les inondations meurtrières à Letur, dans la province d'Albacete, les secours tentent de retrouver six disparus. Et les habitants, encore traumatisés, tentent de comprendre la violence de la crue.
Article rédigé par Mathieu de Taillac
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les secours au milieu des dégâts causés par la crue du cours d'eau, à Letur, le 30 octobre 2024. (MANU / EFE)

Letur, village de 900 habitants de la province d’Albacete, en Espagne, fait partie des communes les plus touchées par les inondations meurtrières, qui ont coûté la vie à une centaine de personnes dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 octobre dans le sud-est du pays. La rivière locale du village s’est transformée en un torrent dévastateur et six personnes sont toujours portées disparues.

"On a eu de la chance, on a trouvé une personne en vie"

Au lendemain de la crue torrentielle d'une violence inouïe, c'est l’école publique du village qui sert de poste de commandement avancé. Les militaires y croisent la Croix-Rouge, les politiques de passage ou les pompiers.

Ces derniers ont pour tâche principale de retrouver les six personnes disparues dans l’inondation. "Notre fonction, c’est de chercher", explique Juan, 41 ans, l’un des quarante pompiers envoyés sur place. "Depuis le point où l’on a vu la personne pour la dernière fois, on descend la rivière, et on remonte. Et on cherche, détaille-t-il. Mardi on a eu de la chance, on a trouvé une personne en vie. Mais on en aussi trouvé une décédée", rapporte le pompier.

La théorie du bouchon

Devant l’école, des habitants viennent aux nouvelles ou cherchent une explication à l’incroyable crue de leur cours d’eau. "À Letur, les précipitations par mètre carré n’étaient pas si élevées ni si graves", relève Carmina, 60 ans. "Bien sûr l’eau peut faire des dommages. Mais si on ajoute à ça la force des troncs et des branches que personne n’a enlevés...", lâche-t-elle, en guise d'explication.

La théorie du bouchon est une thèse entendue plusieurs fois à Letur : l’eau, soumise à la pression de ces obstacles, aurait "explosé" à son passage par le village. Fondée ou non, elle témoigne du besoin de réponses d’une population sonnée par la douleur de la catastrophe.

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