: Reportage "Mazón démission !" : la tête du président de la région de Valence est toujours réclamée un mois après les inondations meurtrières
Carlos Mazón se fait très discret depuis la catastrophe du 29 octobre. Près de 230 morts ont trouvé la mort dans les terribles inondations qui ont particulièrement touché la région de Valence qu’il préside et les reproches sur sa gestion de la crise sont nombreux. Alors Carlos Mazón ne donne plus d’interview et fuit les événements publics de peur d’être pris à partie.
Vendredi soir, un premier rassemblement a eu lieu non loin du palais de la Generalitat, à Valence, la capitale régionale. À 20 heures et 11 minutes les manifestants ont fait sonner les alertes sur leur téléphone portable, c’est l’heure à laquelle les autorités régionales les ont déclenchées le 29 octobre alors qu’il était trop tard. "La gestion de ce qui s’est passé ce jour-là n’a pas été la plus efficace", commente poliment cette habitante.
"Nous pensons que quelqu’un doit assumer cette responsabilité, d’autant que le gouvernement régional avait commencé par nier le réchauffement climatique."
Une manifestante à Valenceà franceinfo
Les cris de "Mazón démission" ont retenti, un slogan qui sera répété samedi en fin d’après-midi dans les rues de Valence. Plus de 50 associations demandent aux citoyens de descendre massivement dans les rues. Début novembre, 130 000 personnes s'y étaient déjà rassemblées, avec pour principal mot d'ordre la démission de du dirigeant conservateur. La rallonge financière accordée cette semaine par Madrid, qui porte à près de 17 milliard d’euros l’enveloppe réservée aux sinistrés, ne suffit pas à éteindre la colère, car ce que les habitants voient, c’est que les travaux de déblaiement et de nettoyage sont très loin d’être terminés et que les services publics ne sont pas encore opérationnels.
La reconstruction à la peine faute d'une coordination toujours poussive
La pression est forte et la position de Carlos Mazón est de moins en moins tenable, estime Pau Perez Lledó, professeur de sociologie à l’université polytechnique de Valence. "C’est sûr qu'il va démissionner. La question, c’est quand ? Maintenant ? Dans un mois ou dans six mois ? Son propre parti, qui a sa stratégie électorale, va l’écarter, et c’est normal. Il est déjà considéré comme une figure dépassée".
Ce que les Valenciens ont aussi beaucoup de mal à accepter, c’est la rivalité exacerbée entre le pouvoir central aux mains des socialistes et le pouvoir local tenu par les conservateurs qui sont dans l’opposition. Et on voit sur le terrain que les différentes administrations se renvoient la balle, qu’elles sont souvent incapables de se coordonner ou de trancher. Ce qui ralentit encore un peu plus les perspectives de sortie de crise et de reconstruction.
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