"Le tourisme a été comme une sorte de colonisateur" : les Baléares disent "basta" au surtourisme
Un mois après la manifestation historique aux Îles Canaries, les habitants des Îles Baléares se mobilisent à leur tour pour dénoncer le surtourisme dont ils sont victimes. Vendredi 24 mai, c'est l’île d’Ibiza qui a dit stop au "tourisme massif et égoïste" et samedi 25 mai, c’est à Palma de Majorque qu’aura lieu une manifestation aux cris de "Majorque n’est pas à vendre".
Les Iles Baléares n’en peuvent plus. Elles ne sont pas contre le tourisme mais contre le surtourisme qui n’a fait que s’accentuer au fil des ans, provoquant un impact très négatif. L'environnement se détériore, mais aussi les conditions de vie des habitants, confrontés à des emplois touristiques précaires, des infrastructures saturées, des logements de plus en plus chers et un coût de la vie qui ne cesse d’augmenter.
Ce modèle touristique est nuisible, jugent les habitants. "Le tourisme a été comme une sorte de colonisateur de différents espaces territoriaux, jusqu’à ce que le boom des locations de vacances se soit introduit directement dans nos maisons", explique Margalida Ramis, présidente de l’association écologiste Gob à Majorque.
Conséquences écologiques et sociales
"L'activité économique touristique est donc entrée en conflit avec le développement de notre vie quotidienne. Son empreinte écologique est bestiale. Elle nécessite d’énormes quantités d’énergie et de matériaux que nous ne produisons pas ici, et génère des excédents sous forme de pollution et de déchets, qui sont difficiles à assumer. Sans parler de la tension sociale qu’elle provoque et qui ne cesse de grandir", complète Margalida Ramis. En effet, le nombre de touristes ne cesse de battre des records aux Baléares : 17,8 millions l’année dernière, dont 14 millions de touristes étrangers, soit une hausse de 9% par rapport à 2022. Les résidents locaux réclament un changement de modèle et des mesures urgentes, avant qu’il ne soit trop tard.
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