Cet article date de plus de sept ans.

Ce qu'il faut retenir du discours de Carles Puigdemont sur la Catalogne

Le président séparatiste catalan a déclaré, mardi 10 octobre à Barcelone, que la Catalogne avait gagné le droit d'être un Etat indépendant. Il a ensuite proposé de "suspendre" les effets de cette indépendance, le temps de négocier avec Madrid.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président de la Generalitat de Catalogne, Carles Puigdemont, s'exprime au Parlement régional à Barcelone, le 10 octobre 2017. (LLUIS GENE / AFP)

Le président séparatiste catalan Carles Puigdemont a prononcé, mardi 10 octobre, à Barcelone, un discours très attendu après le référendum illégal sur l'indépendance organisé en Catalogne dimanche 1er octobre. Cette consultation avait été marquée par la victoire du "oui" à 90%, avec une participation de 43% des électeurs.

Devant le Parlement catalan, Carles Puigdemont a déclaré que la Catalogne avait "gagné le droit d'être indépendante", mais que "les effets" de cette indépendance seraient suspendus, le temps de négocier avec Madrid. Retour sur les deux points cruciaux de son discours.

Les méthodes de la police condamnées

Costume et cravate sombres, l'air grave, Carles Puigdemont, un ancien journaliste de 54 ans, a souligné la nécessité impérieuse de "réduire les tensions" dans la région. Il a dénoncé le refus "radical" de Madrid de négocier un référendum.

Il a vivement condamné les méthodes musclées de la police le dimanche 1er octobre, lorsque les forces de l'ordre sont intervenues pour saisir le matériel électoral. "L’objectif de la police était de provoquer une panique généralisée et inciter les personnes à rester chez elles au lieu de voter."

Se disant solidaire des blessés, le président catalan a ajouté : "Nous ne sommes pas des délinquants. Nous ne sommes pas des fous. Nous ne sommes pas des putschistes."

La Catalogne a gagné "le droit" à l'indépendance

"Après le référendum du 1er octobre, la Catalogne a gagné le droit de devenir un Etat indépendant, d'être écoutée et respectée", a affirmé Carles Puigdemont. "Le 'oui' a gagné sous une pluie de matraques. Il y a un avant et un après 1er octobre", a-t-il ajouté. Avant d'asséner : "La Catalogne sera un Etat indépendant sous la forme d'une république."

"Nous, représentants démocratiques du peuple de Catalogne, dans le libre exercice du droit d'autodétermination, et d'accord avec le mandat reçu des citoyens de Catalogne, constituons la République catalane, comme Etat indépendant et souverain, de droit, démocratique et social", a-t-il solennellement déclaré.

Le président de la Generalitat de Catalogne n'a cependant pas demandé un vote explicite du Parlement en faveur de cette déclaration d'indépendance.

Puigdemont : "La catalogne a gagné le droit d'être un Etat indépendant"
Puigdemont : "La catalogne a gagné le droit d'être un Etat indépendant" Puigdemont : "La catalogne a gagné le droit d'être un Etat indépendant"

"Les effets" de cette indépendance doivent être suspendus

Carles Puigdemont a ensuite proposé de "suspendre" les "effets" de cette déclaration d'indépendance qu'il n'a pas véritablement proclamée. 

"Le gouvernement catalan et moi-même proposons que le Parlement suspende les effets d'une déclaration d'indépendance afin de pouvoir entreprendre dans les prochains jours un dialogue" avec le gouvernement espagnol, a-t-il déclaré, sans fixer de délai.

Le président catalan continue ainsi à parler d'indépendance à son électorat, mais laisse une porte ouverte pour une solution négociée, qui s'annonce difficile. Car Madrid reste ferme et n'entend pas négocier avec les séparatistes. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.