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Internaute ordinaire, vous êtes peut-être surveillé par les Etats-Unis

Selon le "Washington Post", la National Security Agency intercepte beaucoup plus mails et messages instantanés de n'importe quel utilisateur d'internet, plutôt que ceux d'étrangers préalablement ciblés comme la loi le lui autorise.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une jeune femme en train d'utiliser son ordinateur, le 30 mai 2014. (SETH K. HUGHES / IMAGE SOURCE / AFP)

Les utilisateurs ordinaires d'internet sont la cible des Etats-Unis. L'agence américaine d'interception des communications, la NSA, surveille davantage de simples internautes du monde entier, y compris des Américains, que d'étrangers désignés légalement pour cibles, affirme samedi 5 juillet le Washington Post (lien en anglais).

Neuf détenteurs de comptes numériques sur 10 "ne sont pas des cibles désignées au préalable mais prises dans le filet que l'agence a mis en place pour le compte de quelqu'un d'autre", précise le Washington Post.

Le journal publie ces informations au terme d'une enquête de quatre mois effectuée sur des données de la NSA fournies par l'ancien consultant de l'agence, Edward Snowden. L'étude porte sur quelque 160 000 courriels et messages instantanés ainsi que sur 7 900 documents issus de plus de 11 000 comptes en ligne, interceptés au cours du premier mandat du président Barack Obama (2009-2012).

Des centaines de citoyens américains concernés

 

Près de la moitié des dossiers surveillés "comprennent des noms, des adresses de courriels ou d'autres détails que la NSA cite comme appartenant à des citoyens ou des résidents américains". Pourtant, la NSA n'est autorisée par la loi qu'à espionner des étrangers situés hors du territoire des Etats-Unis, sauf si elle a reçu un mandat spécifique.

La NSA a masqué ou "minimisé" plus de 65 000 références pour protéger la vie privée d'Américains, mais le Washington Post a trouvé près de 900 adresses de courriels non masquées qui pourraient être celles de citoyens américains.

Des histoires d'amour et de sexe dans les filets de la NSA

Selon le journal, la National Security Agency a aussi pris dans ses filets des documents que les analystes qualifient d'"inutiles", portant sur "des histoires d'amour et de ruptures, des relations sexuelles hors mariage, des maladies mentales, des conversions politiques et religieuses, des détresses financières ou des espoirs déçus".

Certains d'entre eux cependant apportent des "découvertes de grande valeur au renseignement", sur par exemple "un projet nucléaire secret à l'étranger, la fourberie d'un ostensible allié, un désastre militaire chez une puissance ennemie, ou les identités de pirates informatiques dans des réseaux américains".

Tous les pays sauf le Royaume-uni, le Canada, l'Australie, et la Nouvelle-Zélande, sont considérés par la NSA comme des cibles d'espionnage valables, avait d'ores et déjà indiqué le Washington Post la semaine dernière.

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