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Polémique après l'arrestation du compagnon du journaliste qui a révélé l'affaire Snowden

David Miranda, le compagnon de Glenn Greenwald, a été retenu à l'aéroport londonien de Heathrow pendant neuf heures, en vertu d'une loi antiterroriste.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Glenn Greenwald, le journaliste du quotidien britannique "The Guardian" qui a publié les révélations d'Edward Snowden, et son compagnon David Miranda, le 19 août 2013 à l'aéroport international de Rio de Janeiro (Brésil). (RICARDO MORAES / REUTERS)

Les autorités britanniques sont sous le feu des critiques, lundi 19 août. La veille, le compagnon du journaliste qui a publié les documents secrets obtenus par le fugitif américain Edward Snowden a été détenu pendant neuf heures à Londres (Royaume-Uni).

David Miranda, le conjoint de Glenn Greenwald, le journaliste du quotidien britannique The Guardian à l'origine du scandale sur le programme américain de surveillance des télécommunications de l'agence de sécurité américaine NSA, a été retenu à l'aéroport international de Heathrow en vertu de l'article 7 de la loi antiterroriste datant de 2000. Selon le Guardian (lien en anglais), le jeune homme, de nationalité brésilienne et âgé de 28 ans, s'est fait confisquer son ordinateur et son téléphone portable, des clés USB, des DVD et des jeux vidéo.

Une tentative d'intimidation ?

Pour Glenn Greenwald, cette détention était "évidemment destinée à intimider ceux qui travaillent d'un point de vue journalistique sur la NSA et son équivalent britannique, le GCHQ". Le journaliste prévient dans les colonnes de son journal : "Si les gouvernements américain et britannique pensent que cette stratégie va nous dissuader de continuer à couvrir de façon agressive ce que ces documents révèlent, ils se trompent. Cela aura seulement l'effet inverse : nous encourager à aller plus loin."

L'ONG Amnesty International voit dans cette détention "illégale et inexcusable (...) une tactique de représailles". Un avis partagé par l'organisation WikiLeaks, spécialisée dans la publication de documents secrets, qui a "dénoncé l'abus par les autorités britanniques de la législation sur le terrorisme".

Un usage abusif de la législation antiterroriste ?

Le ministère de l'Intérieur s'est refusé à tout commentaire, mais les autorités britanniques sont de plus en plus pressées de s'expliquer. Cette détention est "extraordinaire", s'est indigné le président de la commission parlementaire de l'Intérieur, Keith Vaz, qui entend exiger des "explications" de la police. "Si nous avons recours à la législation antiterroriste de cette manière, pour des sujets qui ne sont pas relatifs au terrorisme, nous devons le savoir", fait-il valoir.

De son côté, le porte-parole de la Maison Blanche a reconnu lundi que Washington avait été mis au courant par les autorités britanniques de l'intérêt qu'elles portaient à David Miranda. Mais "les Etats-Unis n'ont pas été impliqués dans la décision", a-t-il assuré.

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