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Allemagne : à Köthen, des slogans xénophobes font écho à ceux de Chemnitz

En Allemagne, après la mort d'un jeune homme de 22 ans à Köthen, une marche a rassemblé plus de 2 500 personnes et donné lieu à de virulents discours contre "les étrangers".   

Article rédigé par Ludovic Piedtenu
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Marche à l'appel de l'extrême droite allemande à Köthen (Allemagne), le 9 septembre 2018, après la mort d'un citoyen allemand peu après une rixe avec des étrangers (LUDOVIC PIEDTENU / RADIO FRANCE)

L’Allemagne redoute un nouveau Chemnitz, du nom de la ville de Saxe où une mobilisation a mis le pays sous tension. Cette fois, c'est la ville de Köthen, dans la région voisine de Saxe-Anhalt, qui a connu, dimanche 9 septembre, un premier défilé. Il faisait suite à la mort d’un Allemand de 22 ans, Marcus, décédé d’un arrêt cardiaque, après une bagarre. Deux jeunes Afghans ont été interpellés dans le cadre de l'enquête. 

La ville de Köthen, dans l'est de l'Allemagne, à son tour sous tension - un reportage de Ludovic Piedtenu

À Köthen, une commune rurale de 30 000 habitants, 2 500 personnes se sont rendues dimanche soir à un rassemblement appelé par l’extrême-droite, puis la manifestation s’est vite tendue. Des amis du jeune homme décédé, Marcus, qui travaillait pour un atelier accueillant des personnes handicapées, étaient présents. Un collègue de travail explique à deux voisines que Marcus "râlait parfois au sujet des étrangers". L’une d’elles évoque les deux Afghans suspectés. "C’est vraiment triste, répond l'autre, mais surtout, ça va continuer, ça va recommencer. Tous les réfugiés doivent partir."

Comme à Chemnitz il y a deux semaines, les manifestants ont reçu le soutien massif du parti d’extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD). Quelques néonazis, que le frère du défunt fréquentait, participent à la manifestation. Celui qui prend la parole en premier a le visage entièrement couvert de tatouages. La foule très diverse l’écoute et l’applaudit quand il lance : "Non, il n’y a pas de haine, pas de néonazis. Ce sont des familles qui ne sortent plus dans les rues. Ce sera œil pour œil, dent pour dent." Il parle de guerre raciale entre les Allemands et interpelle la foule. "Voulez-vous continuer à être des moutons ? Ne faut-il pas se transformer en loup pour les déchiqueter", crie-t-il en parlant des étrangers.

Ce nouveau fait-divers est une nouvelle tribune pour les radicaux. Le discours patriote, mais surtout xénophobe incitant à la haine, ne semble choquer personne parmi l'assemblée. Certains reprennent même en chœur les slogans "dehors les étrangers criminels" et, comme à Chemnitz, "Merkel aussi".

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