Allemagne : Beate Zschäpe, principale accusée d'une série de meurtres à caractère raciste, condamnée à la prison à vie
Le tribunal de Munich a également privé l'unique survivante du trio Clandestinité nationale-socialiste ("Nationalsozialistischer Untergrund", NSU), de la possibilité de demander une libération conditionnelle au bout de quinze ans.
Beate Zschäpe, l'unique survivante d'un groupuscule néonazi, a été condamnée mercredi 11 juillet par un tribunal allemand à la réclusion à perpétuité pour sa participation à une dizaine de meurtres racistes, une affaire hors normes qui avait profondément choqué l'Allemagne.
Le tribunal de Munich a également privé l'accusée de 43 ans, unique survivante du trio baptisé Clandestinité nationale-socialiste (Nationalsozialistischer Untergrund, NSU), de la possibilité de demander une libération conditionnelle au bout de quinze ans, en raison de la "gravité particulière" de sa "faute".
Les complices se seraient suicidés
Le ministère public assure que l'accusée a apporté un soutien logistique important à ses deux compagnons et géré les finances du trio tout en leur trouvant des logements durant les nombreuses années de leur vie dans la clandestinité. Les enquêteurs pensent que ces derniers se sont soit tous deux suicidés, soit que l'un deux a tué son complice avant de retourner l'arme contre lui-même.
Cette affaire a profondément bouleversé l'Allemagne et jeté une lumière crue sur les défaillances des services de renseignement intérieur, tout en mettant en lumière le danger sous-estimé des réseaux d'extrême droite allemands.
Elle a également embarrassé le gouvernement allemand, les meurtriers présumés ayant pu agir pendant des années sans être inquiétés. Beate Zschäpe était jugée depuis mai 2013 par un tribunal de Munich pour les meurtres de huit Turcs ou personnes d'origine turque, d'un Grec et d'une policière allemande, tués entre 2000 et 2007. Il avait fallu attendre deux ans et demi d'audience pour que l'accusée s'adresse pour la première fois à ses juges dans une lettre lue par l'un de ses avocats. Elle avait alors rejeté alors toute responsabilité dans les meurtres et les deux attentats à l'explosif contre des communautés étrangères.
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