Allemagne : le salaire minimum horaire va passer de 9,82 à 12 euros en deux étapes
Le salaire minimum horaire avait été mis en place en 2015. Plus de six millions de salariés verront leur salaire augmenter d'ici au 1er octobre.
Il s'agissait d'une promesse centrale du social-démocrate Olaf Scholz depuis décembre. Malgré le contexte d'inflation galopante, la mesure du chancelier allemand a été adoptée. A partir du samedi 1er octobre, le salaire minimum horaire sera porté à 12 euros brut, a approuvé le Parlement allemand vendredi 3 juin.
"La sécurité et la paix sont les priorités du gouvernement en ces temps difficiles", a souligné devant le Bundestag le ministre du Travail, Hubertus Heil. Il estime que cette revalorisation est une "question de respect" et participe du sentiment de sécurité des travailleurs. Près de 6,2 millions de salariés sur une population active de 45,2 millions de personnes en Allemagne verront leur rémunération augmenter.
Une première augmentation le 1er juillet
Mis en place en 2015, le "smic" horaire allemand sera augmenté en deux étapes. D'abord de 9,82 à 10,45 euros le vendredi 1er juillet. Puis de 10,45 à 12 euros le samedi 1er octobre. Le gouvernement espère ainsi doper le pouvoir d'achat global de 4,8 milliards d'euros au sein de la première économie européenne, selon la Confédération allemande des syndicats (DGB).
La mesure est saluée par les syndicats au moment où le pouvoir d'achat est rogné par une inflation qui enchaîne les records depuis près d'un an. En mai, la hausse des prix a atteint 7,9%. Les syndicats appellent à de plus amples augmentations pour suivre la hausse des prix, alors que ces derniers ont augmenté de 7,9% au mois de mai. Dans la sidérurgie, plusieurs milliers de salariés ont fait grève ces derniers jours pour exiger une hausse de 8,2% des salaires.
Les chefs d'entreprise sont au contraire critiques. Selon un sondage de l'organisation patronale Familienunternehmen auprès de 800 de ses membres, 89% des chefs d'entreprise craignent que cette mesure renchérisse leurs coûts et donc in fine les prix, avec une nouvelle accélération de l'inflation. Certains secteurs, déjà fortement touchés par les hausses de prix des matières premières, sont inquiets pour leur compétitivité, comme la filière agricole qui va devoir payer plus cher les saisonniers. Ce risque est toutefois relativisé par certains experts.
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