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Allemagne : un ancien infirmier jugé pour avoir tué une centaine de patients

L'ancien soignant est accusé d'avoir injecté intentionnellement des substances provoquant un arrêt cardiaque à ses patients pour tenter ensuite de les ranimer.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'ancien infirmier Niels Högel, accusé d'avoir perpétré une centaine de meurtres comparaît de vant la justice mardi 30 octobre à Oldenburd (Allemagne). (JULIAN STRATENSCHULTE / DPA POOL)

Il agissait par vanité ou par ennui. L'ancien infirmier Niels Högel, accusé d'avoir perpétré une centaine de meurtres, comparaît mardi 30 octobre devant la justice pour un procès sans précédent depuis l'après-guerre en Allemagne. L'homme de 41 ans est déjà en prison depuis près de dix ans pour sa responsabilité dans six autres crimes similaires.

C'est dans l'hôpital d'Oldenbourg, ville moyenne du nord du pays, puis dans celui de la commune voisine de Delmenhorst, qu'il est accusé d'avoir injecté intentionnellement entre 2000 et 2005 des substances provoquant un arrêt cardiaque à ses patients pour tenter ensuite de les ranimer, généralement sans succès. Le procès porte sur 100 soupçons de meurtres, 64 à Delmenhorst et 36 à Oldenbourg. 

Des victimes choisies au hasard

Une expertise psychiatrique a révélé que Niels Högel présentait des troubles narcissiques et une peur panique de la mort. Selon le parquet, il agissait pour "briller devant ses collègues" en montrant ses talents de réanimation et par "ennui". Il choisissait arbitrairement ses victimes, âgées de 34 à 96 ans. Les enquêteurs évaluent le nombre réel des victimes à plus de 200, mais il est impossible de le prouver car de nombreux patients ont été incinérés. 

Déjà condamné à la peine maximale, ce troisième procès ne changera rien en termes de peine pour celui qui s'est autodésigné, selon des codétenus, plus grand criminel depuis la dernière guerre en Allemagne. Mais il est important pour les familles des victimes désignées, désireuses de pouvoir faire enfin leur deuil. 

L'affaire soulève aussi la question de la responsabilité des hôpitaux qui n'ont pas su l'arrêter, malgré la fréquence des réanimations et des décès, quand Niels Högel travaillait aux soins intensifs.

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