En Allemagne, la police déjoue le projet d'attentat "néonazi" d'un adolescent
Les faits se sont déroulés à Essen, dans l'ouest de l'Allemagne. Selon les autorités, l'adolescent projetait de placer des bombes dans son école. Seize engins explosifs ont été retrouvés chez lui.
"La police a vraisemblablement évité un cauchemar". Les autorités allemandes ont annoncé, jeudi 12 mai, avoir déjoué le projet d'attentat "néonazi" à la bombe d'un adolescent de 16 ans dans son école d'Essen (Rhénanie du Nord-Westphalie). C'est le dernier exemple en date d'une longue série de menaces provenant de cette mouvance en Allemagne.
Les forces d'élite de la police allemande ont fait irruption dans la nuit de mercredi à jeudi dans l'appartement de cet adolescent, après avoir reçu un "renseignement". Ils y ont retrouvé "16 bombes tuyaux", des engins explosifs improvisés, dont certaines contenaient des clous, une arbalète avec des flèches et une arme artisanale. Ces engins étaient en état de "fonctionner" mais pas encore d'exploser car les policiers n'ont pas trouvé de détonateurs.
"Des inscriptions SS"
Plusieurs indices laissent à penser que le suspect avait des motivations politiques extrémistes : des "inscriptions SS" ont été retrouvées dans sa chambre. En outre, les enquêteurs ont découvert une grande quantité de documents écrits promouvant des thèses d'extrême droite, "racistes, antisémites et antimusulmanes", a souligné Herbert Reul, ministre de l'Intérieur du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie.
Ses écrits pourraient aussi s'apparenter à "l'appel à l'aide urgent d'un jeune homme désespéré", selon le responsable politique, qui a précisé que l'adolescent n'était pas connu des services de renseignement. Les enquêteurs privilégient d'ailleurs la piste d'un acte solitaire. Herbert Reul a expliqué que la police avait été prévenue par un autre adolescent, selon lequel le jeune homme "voulait placer des bombes dans son école", un établissement situé à quelque 800 mètres de son domicile. Après l'arrestation, son lycée et son ancien collège ont été fouillés par plus de 120 policiers assistés de chiens.
La menace numéro un en Allemagne
Cette affaire présente des similitudes avec l'attentat raciste de Hanau, près de Francfort, perpétré en février 2020 par Tobias Rathjen, un Allemand impliqué dans la mouvance complotiste qui avait abattu neuf jeunes, tous d'origine étrangère. Les autorités allemandes ont propulsé ces dernières années la violence d'extrême droite au premier rang des menaces à l'ordre public, avant le risque jihadiste.
Le meurtre en juin 2019 par un militant néonazi de Walter Lübcke, un élu du Parti conservateur qui défendait la politique d'accueil des migrants de l'ancienne chancelière Angela Merkel, a notamment provoqué un électrochoc en Allemagne. Depuis, les opérations de police contre cette mouvance se sont multipliées.
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