Cet article date de plus de cinq ans.

L'une des plus riches familles allemandes reconnaît avoir soutenu le régime nazi

Certains aïeux de la famille Reimann ont soutenu la montée au pouvoir d'Hitler dans les années 1930 et ont eu recours au travail forcé pendant la Seconde guerre mondiale. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
Peter Harf, le porte-parole de la famille Reimann, le 26 octobre 2017 à New York, aux Etats-Unis.  (NOAM GALAI / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

La famille Reimann, la deuxième plus riche d'Allemagne dont la fortune est estimée à 33 milliards d'euros, à la tête d'une entreprise possédant notamment les produits anticalcaire Calgon ou la chaîne de restauration rapide Prêt à manger, a reconnu dimanche 24 mars avoir eu des liens avec le régime d'Adolf Hitler. La famille a appris le rôle de certains de ses aïeux pour soutenir la montée au pouvoir d'Hitler dans les années 1930 et avoir eu recours au travail forcé pendant la Seconde guerre mondiale, a affirmé le porte-parole de la famille, Peter Harf, au journal Bild am Sonntag.

Don de dix millions d'euros en réparation

"Reimann senior et Reimann junior étaient coupables. Les deux entrepreneurs sont morts mais leur place serait en prison", a estimé Peter Harf. Albert Reimann senior,  mort en 1954, était un donateur d'Adolf Hitler dès 1931, deux ans avant qu'il accède au pouvoir, selon Bild am Sonntag, qui s'appuie sur des lettres et documents d'archives. Sa société, qui fournissait la Wehrmacht et l'industrie de l'armement, avait été estampillée "essentielle" pour l'effort de guerre en 1941. En 1943, elle avait recours à 175 travailleurs forcés et employait un contremaître connu pour maltraiter les employés.

Il n'y a jamais eu aucune compensation accordée à ces travailleurs forcés, a affirmé Peter Harf. "Mais nous examinons ce que nous pouvons faire maintenant", "nous voulons faire plus et donner dix millions d'euros à une organisation appropriée", a-t-il annoncé.

La plupart des grandes entreprises allemandes ont entretenu des liens avec le Troisième Reich. Le constructeur automobile Volkswagen avait notamment eu recours à de la main d'oeuvre provenant des camps de concentration et des camps de prisonniers de guerre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.