Shoah : transmettre la mémoire
Lundi 27 janvier marque la journée internationale dédiée aux victimes de l'Holocauste. 75 ans après la libération du camp d'Auschwitz (Pologne), les derniers rescapés continuent de transmettre leurs souvenirs.
C'était il y a tout juste 75 ans. Le 27 janvier 1945, l'armée russe libérait le camp d'Auschwitz (Pologne) et ses quelques milliers de survivants sur place, ainsi que des milliers d'autres évacués. Son matricule est aujourd'hui presque effacé, mais pas sa mémoire. Juliette Ravouna a 94 ans. Nous l'avions rencontrée en 2005. Arrêtée le 6 mars 1944 avec sa famille et déportée, elle n'avait jamais raconté son histoire. Pas même à sa famille. "On en parlait par petits bouts. Mais dire vraiment ce qui nous était arrivé, c'était vraiment trop dur, donc on le gardait en soi", expliquait-elle en 2005.
"Elle se murait dans un silence"
De cette famille juive de Macédoine, il reste aujourd'hui quelques photos : sa mère Victoire, assassinée à Auschwitz; son père Salomon, fusillé par Klaus Barbie. Des photos que ses enfants découvrent peu à peu. "A chaque fois que je posais des questions, ou que mon frère en posait, elle se murait dans un silence, on n'arrivait pas à savoir et elle pleurait. A l'époque, il n'y avait pas d'anniversaire de la Shoah. Personne ne disait rien", précise Joëlle Pernot, fille de Juliette Ravouna.
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