Attentat à Bruxelles : qui est le suspect de l'attaque qui a fait deux morts ?
Un homme est mort après avoir été interpellé, mardi 17 octobre, dans la commune de Schaerbeek, en périphérie de Bruxelles, a appris franceinfo auprès du parquet fédéral belge. Il est suspecté d'être l'auteur de l'attentat qui a fait deux morts dans la capitale belge, lundi soir. "La police a ouvert le feu" pour le neutraliser, a précisé le porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse. Si tout laisse à penser que l'homme est bien celui dans le viseur des autorités, il faut attendre les analyses scientifiques pour confirmer cette information, précise le parquet belge à franceinfo.
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Auparavant, mardi matin, le ministre de la Justice belge, Vincent Van Quickenborne, avait donné plus d'informations sur le suspect lors d'une conférence de presse. Voici ce que l'on sait sur lui.
Un Tunisien de 45 ans, en situation irrégulière, qui avait purgé une peine en Suède
Le suspect est un Tunisien de 45 ans. Il avait purgé une peine de prison en Suède dans les années 2012-2014, a annoncé mardi l'office suédois des migrations. Il avait été transféré de Suède "vers un autre pays européen en vertu du règlement de Dublin", qui prévoit que les migrants doivent demander l'asile dans le pays européen où ils arrivent pour la première fois.
Cet homme avait "introduit une procédure d'asile" en Belgique "en novembre 2019", selon Nicole de Moor, secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration. "Il a reçu une décision négative en octobre 2020 et il a disparu des radars peu après", a-t-elle poursuivi, ajoutant qu'il "n'a jamais été présenté par la police. [L'ordre] de quitter le territoire qui a été établi en mars 2021 n'a jamais pu être délivré", toujours selon la même source. "Il était connu des services de police pour des faits suspects : trafic d'être humain, séjour illégal et atteinte à la sûreté de l'Etat", a précisé le ministre de la Justice belge.
"Aucune indication concrète de radicalisation" le concernant
Le ministre de la Justice a rapporté que "plus tôt cette année, il aurait menacé un occupant d'un centre d'asile (...) par les réseaux sociaux. Cette personne l'a dénoncé, ajoutant que le suspect avait été condamné pour terrorisme en Tunisie". Mais les services belges ont par la suite reçu "l'information que l'homme n'avait pas été condamné pour terrorisme en Tunisie, mais bien pour des délits de droit commun", a affirmé le ministre de la Justice. Une réunion du Joint Information Center, la structure créée après les attentats de mars 2016 pour suivre les dossiers en matière de terrorisme, avait toutefois été convoquée à son sujet par la police judiciaire fédérale d'Anvers. Cette réunion devait se tenir mardi.
Toutefois, "il n'était pas question d'une menace terroriste concrète ou imminente", a encore détaillé le ministre. "Il n'y avait aucune indication concrète de radicalisation", a insisté le ministre de la Justice. Bien qu'en "juillet 2016, des informations non confirmées ont été transmises par un service de police étranger selon lesquelles l'homme avait un profil radicalisé et voulait partir vers une zone de conflit pour le jihad", a-t-il ajouté.
"La thèse du loup solitaire semble la plus proche de la réalité", a indiqué le procureur fédéral de Belgique, Frédéric Van Leeuw, lors d'une conférence de presse. Il n'y a à ce stade "pas d'indication sur un réseau" qui serait à l'origine de l'attentat, a aussi déclaré le ministre de la Justice.
Une vidéo de revendication évoquant l'Etat islamique
Si la justice n'a pas formellement confirmé la radicalisation du suspect, un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux peu après l'attaque, lundi soir. Il a été publié par un homme "se présentant comme l'assaillant et se disant inspiré par l'Etat islamique", a exposé le parquet fédéral, chargé des dossiers de terrorisme et saisi de l'enquête.
Dans cette vidéo, un homme, vêtu d'une veste fluo orange, s'exprime en arabe. On y entend que "la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l'acte", a commenté le porte-parole du parquet fédéral belge.
Il aurait vécu en banlieue de Bruxelles
Dans la nuit de lundi à mardi, une perquisition a été menée à Schaerbeek, la commune où l'homme a été interpellé mardi matin. Elle a eu lieu "avenue Huart Hamoir, adresse à laquelle le suspect aurait séjourné", a annoncé le procureur fédéral belge, Frédéric Van Leeuw, lors de la conférence de presse. "Personne n'a été trouvé à l'adresse indiquée", a-t-il précisé, et "par mesure de sécurité, l'ensemble du bâtiment comportant une vingtaine d'appartements a été visité par la police".
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