La Belgique devient le premier pays au monde à proposer un contrat de travail et des protections aux travailleuses du sexe
Une première mondiale, entrée en vigueur dimanche 1er décembre. En Belgique, les travailleuses et travailleurs du sexe peuvent désormais bénéficier d'un contrat et de droits du travail, a rapporté le cabinet de Pierre-Yves Dermagne, ministre fédéral du Travail, cité par Le Soir. Le pays avait déjà décriminalisé le travail du sexe en 2022.
La loi offrant ces nouvelles protections aux personnes se prostituant a été adoptée au mois de mai. Elle leur propose ainsi un statut, ainsi qu'un accès à plusieurs droits tels que des congés ou un meilleur encadrement de leur temps de travail. Cela concerne "le droit d'accès à la Sécurité sociale, avoir accès à la pension (...) quand la personne est malade, elle peut introduire un certificat médical et avoir le droit à la santé et à prendre soin d'elle", détaille auprès de RTL Info Isabelle Jaramillo, coordinatrice de l'association Espace P. Celle-ci évoque également "des dames qui sont enceintes qui pourront être écartées".
Plusieurs règles obligatoires pour les employeurs
Les personnes se prostituant seront aussi mieux protégées si elles refusent un acte sexuel ou un client. Elles pourront cesser tout acte à n'importe quel moment, et poser leurs conditions avant le début de tout rapport sexuel. Selon le texte, "il n'appartient qu'à lui [au travailleur] de consentir ou non à un acte sexuel, quels que soient les modalités ou les accords préalablement convenus avec le client ou l'employeur", selon le texte cité par Libération. Les employeurs devront avoir un agrément et suivre plusieurs règles, ajoute le site du Group S, organisme belge spécialisé dans les ressources humaines : proposer des chambres d'une certaine taille et des garanties en matière d'hygiène, fournir des préservatifs et installer un bouton d'urgence pour leurs travailleurs.
Selon RTL Info, cette évolution laisse néanmoins à l'écart certaines catégories. "Pour le travail de rue, cela reste à l'appréciation des instances communales", pointe Isabelle Jaramillo. "Là aussi, il faudra travailler avec les communes, car elles ont parfois des politiques tellement répressives que ça pousse les gens qui exercent à la clandestinité. Et la clandestinité est la porte ouverte à toutes les dérives, dont l'exploitation et la traite d'êtres humains."
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