Condoleeza Rice à Tbilissi, les troupes russes toujours à Gori
Après Nicolas Sarkozy, c'est au tour de Condoleeza Rice de tenter une médiation entre Moscou et Tbilissi. Reprenant l'accord de paix négocié par le président français, la chef de la diplomatie américaine veut maintenant obtenir auprès des deux parties "un cessez-le-feu formel".
La secrétaire d'Etat, après une étape à Brégançon pour rencontrer Nicolas Sarkozy, est donc arrivée ce midi en Géorgie pour faire avancer le dossier. Tout en ne cachant pas que l'objectif des Etats-Unis était de protéger les intérêts des Géorgiens.
Washington menace Moscou
En présence de Condoleeza Rice, le président Saakachvili a donc accepté de signer l'accord de paix. Tout en réaffirmant que la Géorgie ne cèdera "jamais" le moindre "kilomètre carré" de son territoire. Et ce respect de l'intégrité territoriale du pays, auquel Washington se dit très attaché, doit commencer "immédiatement", affirme la secrétaire d'Etat américaine : "Après la signature de cet accord, toutes les forces russes et
les troupes paramilitaires et irrégulières qui sont entrées en Géorgie doivent partir".
Message qu'avait déjà martelé, il y a quelques heures, George Bush. Depuis la Maison Blanche, le président américain avait demandé à Moscou d'honorer "son
engagement de retirer ses troupes de tout le territoire géorgien", prévenant qu'il n'était pas dans l'intérêt de la Russie d'entretenir une
relation de contentieux avec les Etats-Unis.
Menace à laquelle a aussitôt répondu Medvedev : après s'être entretenu avec la chancelière Angela Merkel, dont le voyage en Russie était prévu de longue date, le président russe a assuré qu'il ne voulait pas voir ses relations avec les Occidentaux "se détériorer". Mais loin de faire un mea culpa, le nouveau maître du Kremlin a justifié son opération militaire : "Si l'on continue à s'attaquer à nos ressortissants, à nos
soldats de la paix, nous riposterons naturellement de la même
manière."
Les blindés russes autour de Gori
En attendant, les troupes russes ne semblent pas pressées de quitter la Géorgie : de nombreux blindés russes sont encore stationnés autour de Gori, épicentre du conflit. "Ils empêchent les pillards d'entrer" dans la ville, affirme un haut-gradé de l'armée de Moscou.
Côté humanitaire, la situation ne s'améliore pas : l'accès aux populations déplacées par le conflit entre la Russie et la Géorgie est la "priorité numéro un" du Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU. Mais la distribution d'aide est entravée "par un climat de non-droit et de banditisme".
_ Environ 118.000 personnes auraient fui les combats, selon une nouvelle estimation.
Céline Asselot
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