Danemark : la gauche sortante s'impose à l'arraché lors d'élections législatives
La gauche de la Première ministre Mette Frederiksen s'est imposée au bout d'une longue nuit électorale, mais les tractations pour former le gouvernement s'annoncent longues.
Le suspense a duré toute la soirée. Le bloc de gauche, mené par la Première ministre sociale-démocrate Mette Frederiksen, a remporté une majorité d'un seul siège aux élections législatives au Danemark, mardi 1er novembre. Au bout d'une longue nuit électorale, indécise jusqu'au comptage des dernières voix, la coalition de cinq partis de gauche a obtenu 87 sièges, auxquels doivent s'ajouter deux sièges du Groenland et un des îles Féroé, formant une majorité de 90 sièges.
Les sociaux-démocrates restent, de loin, le premier parti du pays, mais contrairement aux trois dernières années, ne comptent plus former un gouvernement minoritaire, multipliant les appels du pied aussi bien au sein de leur bloc qu'au centre et à droite. Ils ont remporté 50 mandats sur les 179 que compte le Folketing (le Parlement), augmentant de 1,6 point leur score de 2019 avec 27,5% des voix. La coalition rassemblant la droite et l'extrême droite réunit elle 72 sièges, plus un siège aux îles Féroé. L'extrême droite, divisée en trois partis, cumule 14,4% des voix.
Une campagne dominée par l'inflation
Avec 16 sièges, le parti centriste des Modérés de l'ancien Premier ministre Lars Løkke Rasmussen, qui espérait jouer un rôle décisif d'arbitre, fait son entrée au Parlement. Il s'est dit prêt à discuter d'une participation au gouvernement. Une phase de longues tractations s'annonce. Mette Frederiksen a annoncé qu'elle présenterait mercredi sa démission à la reine, qui devrait lui demander de former un nouveau gouvernement. Depuis le début de la campagne, la Première ministre a multiplié les appels vers le centre et la droite pour construire un gouvernement au-delà des clivages traditionnels.
Le scrutin anticipé avait été provoqué par la "crise des visons". Un parti soutien du gouvernement minoritaire avait menacé de le faire tomber s'il ne convoquait pas des élections pour s'assurer de la confiance des électeurs après la décision, ensuite déclarée illégale, d'abattre l'immense cheptel de visons du pays pour lutter contre le coronavirus. L'inflation au plus haut depuis 40 ans, les prix élevés de l'énergie et le système de santé avaient dominé la campagne. Dans un pays où la participation est traditionnellement élevée, 84,1% des quelque 4,2 millions d'électeurs se sont déplacés pour aller voter, une part en très léger recul.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.