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Danemark : record historique pour le parti anti-immigration

Le Parti populaire danois, formation de droite populiste hostile à l'immigration, a enregistré son meilleur score en recueillant 21,1% des suffrages aux élections législatives au Danemark. Il est pour la première fois le plus grand parti du bloc de droite.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Le libéral Lars Lokke Rasmussen, le leader de la droite danoise, à la sortie de l'isoloir, le 18 juin 2015 à Copenhague (Danemark). Il est en situation de force pour redevenir Premier ministre. (NILS MEILVANG / AFP)

Les Danois ont refusé un deuxième mandat à leur Première ministre Helle Thorning-Schmidt à l'issue des élections législatives, jeudi 18 juin, pour porter au pouvoir une coalition de droite, grâce notamment à une percée des populistes. Le chef de l'opposition, le président du Parti libéral, Lars Løkke Rasmussen, a proposé, vendredi, de former le prochain gouvernement, mais il devra sans doute consentir des concessions importantes pour s'assurer le soutien du Parti populaire danois (DF, Dansk Folkeparti). Ce parti eurosceptique et hostile à l'immigration a obtenu plus de voix (21,1%) que le Parti libéral (19,5%).

Après dépouillement de tous les bulletins de vote en métropole, les partis de droite ont remporté 90 sièges, tandis que les partis de gauche et de centre-gauche, qui soutenaient Helle Thorning-Schmidt, obtiennent 85 sièges. La Première ministre, qui avait compté à tort sur la reprise économique pour être réélue, a concédé sa défaite et démissionné de la tête de son parti, les sociaux-démocrates. Ceux-ci ont pourtant remporté 26,3% des suffrages, mais les faibles scores de leurs alliés ont scellé leur défaite.

"Nous n'avons pas gagné les élections et nous avons été battus au finish", a lancé à ses partisans la chef du gouvernement, au pouvoir depuis 2011. "Le leadership, c'est de savoir démissionner au bon moment. Et ce moment, c'est maintenant", a-t-elle ajouté, annonçant qu'elle abandonnait la direction du parti.

Un score attendu

DF, qui devient le deuxième parti derrière les sociaux-démocrates, a soutenu les libéraux au gouvernement par le passé, sans néanmoins participer directement au gouvernement. Il faudra à Rasmussen encore ce soutien pour obtenir la majorité absolue au Parlement. "Ce soir, on nous a donné une chance, mais seulement une chance, de prendre le leadership au Danemark, a déclaré Lars Løkke Rasmussen à ses partisans au Parlement. Ce que je propose aujourd'hui, c'est de me mettre à la tête du gouvernement."

Le score de DF était attendu, mais le parti ne s'est pour le moment pas prononcé sur son éventuelle entrée au gouvernement. Cette entrée serait une première depuis la création du parti, il y a vingt ans. Le Dansk Folkeparti pourrait aussi se contenter d'un soutien aux libéraux sans participation, comme par le passé. 

Les demandeurs d'asile au cœur de la campagne

"Ce que nous avons dit avant l'élection est aussi ce que nous suivrons après l'élection, à savoir que nous serons là où l'influence politique est la plus grande", a déclaré le chef de file du DF, Kristian Thulesen Dahl. "Si c'est dans un gouvernement, alors c'est là où nous serons. Si c'est en dehors du gouvernement, alors c'est là où nous serons. C'est ça le moteur pour nous, pas les titres ministériels", a-t-il ajouté.

La campagne a été dominée par les questions économiques et migratoires. Le bloc de droite avait annoncé un ensemble de mesures visant à diminuer l'attractivité du Danemark pour les demandeurs d'asile, dont une baisse des allocations pour les nouveaux arrivants et l'attribution d'un permis de séjour permanent exclusivement à ceux qui ont un emploi et parlent danois. Le pays a été durablement marqué par un attentat islamiste en février, qui a fait deux morts à Copenhague.

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