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Disparition d'Elena Bonner, infatigable militante des droits de l'homme, de l'URSS à la Russie

L'ex-dissidente soviétique Elena Bonner, veuve de Andrei Sakharov, est morte à Boston aux Etats-Unis des suites d'une longue maladie. Elle avait 88 ans.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©Reuters/ Vincent Kessler)

En 1975, le prix Nobel de la Paix est décerné à Andreï Sakharov qu'elle a épousé en 1972. Mais il n’obtient pas le visa qui lui permettrait de se rendre à Oslo. C’est Elena Bonner qui le remplacera et qui prononcera le discours de réception à sa place. Figure essentielle de la dissidence pendant l'époque soviétique, elle avait continué son combat pour les droits de l'homme dans la Russie d'aujourd'hui, à travers notamment les actions du Centre Sakharov. Elle était notamment très critique vis à vis de
Vladimir Poutine, une menace selon elle pour les libertés et les droits de l'Homme en Russie.

"Ma vie a été typique, tragique et belle"

En 2009, dans un texte intitulé “Lamentations à Oslo”, Helena Bonner avait elle même qualifié sa vie de “typique, tragique et belle”.
Une vie pourtant hors norme.

“A l’âge de 14 ans, je suis restée sans mes parents. Mon père a été exécuté, ma mère a passé 18 ans en prison et en exil. Ma grand-mère nous a élevés, moi et mon jeune frère...Puis est arrivée la guerre. Ma génération a été coupée presque jusqu’aux racines par la guerre ; mais j'ai eu de la chance, j’en suis revenue. Je suis revenue dans une maison vide. Ma grand-mère était morte de famine dans le siège de Leningrad. Puis est venue l'époque d'un appartement commun, l’époque des études de médecine, pendant six années de privations, l’époque de l'amour, de mes deux enfants et de la pauvreté d'un médecin soviétique. Mais je n'étais pas la seule, tout le monde vivait ainsi. Puis vint ma période de dissidence suivie de l'exil. Mais Andreï Sakharov et moi étions ensemble, et c'était un vrai bonheur !
Aujourd'hui, si je fais un bilan de ma vie (à l'âge de 86 ans j'essaie de faire cela chaque jour où je suis encore vivante), je peux le faire avec trois mots. Ma vie a été typique, tragique et belle.”

Cécile Vaissié, professeur des universités en études russes et soviétiques à Rennes 2, a publié “Pour votre liberté et pour la nôtre / Le combat des dissidents de Russie” en 1999 chez Robert-Laffont.

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