Ebola en Espagne : des failles selon les professionnels de la santé
Le chef du gouvernement espagnol a appelé au calme mercredi, tout en promettant "la transparence " totale sur le virus Ebola qui a frappé une aide-soignante de Madrid. Cette première intervention de Mariano Rajoy sur l'unique cas de contagion hors d’Afrique ne semble pas avoir apaisé les craintes des personnels de santé. Ils pointent des défaillances dans la prise en charge des cas suspects et craignent l’annonce de nouvelles contaminations.
La formation est-elle suffisante ?
Une manifestation des personnels hospitaliers a rassemblé 200 personnes mercredi soir devant l'hôpital La Paz-Carlos III à Madrid où est traitée l’aide-soignante contaminée par le virus. Des manifestants ont réclamé la démission de la ministre de la Santé, Ana Mato, lui reprochant de l’improvisation dans la gestion de la protection contre le virus. Isabela, une infirmière susceptible de prendre en charge des patients infectés par Ebola attend des consignes précises.
"Nous n’avons pas de protocole d’action pour ce genre de maladie. On a à peine eu une formation pour enfiler les combinaisons de protection. On a reçu en tout et pour tout 20 minutes de formation."
A écouter ►►►le reportage de Jérôme Jadot à Madrid
Des questions autour du matériel de protection
L’un des médecins qui traite l’aide-soignante contaminée par Ebola a expliqué mercredi qu’elle a pu être contaminée en touchant accidentellement son visage avec des gants, pendants le retrait de sa combinaison. Ces vêtements sont-ils fiables ? Des soignants s’interrogent sur cette protection, d’autres dénoncent aussi le manque de précaution pour les draps utilisés ou le matériel infecté.
Deux infirmières tentent d’apaiser les inquiétudes de leurs collègues. Elles travaillent dans le service où sont traités les cas d'Ebola et affirment que "le protocole est adéquat, avec une bonne protection ". Toutes les deux insistent pour préciser que "le protocole en question est celui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ". La référence ne gomme pas pour autant les inquiétudes des personnels de santé et des syndicats en cas de fièvre.
La prise en charge doit-elle être revue ?
Le protocole prévoit le placement à l'isolement à partir d’une fièvre de 38, 6. Le seuil est-il le bon ? Pour l’aide-soignante, six jours se sont écoulés entre les premières fièvres et son arrivée dans un service spécialisé. Entre temps, elle s’est rendue dans un centre de santé et dans une salle d’attente d’hôpital. Autant de lieux où elle a pu contaminer d’autres personnes.
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