Échec de la fusion EADS/BAE : Berlin montré du doigt
Après l'échec de la
fusion entre le franco-allemand EADS et le britannique BAE Systems, Berlin a
été très vite tenu comme responsable. Le gouvernement allemand, trop
intransigeant, est accusé de ne pas avoir joué le jeu.
Les raisons du blocage
allemand
EADS et BAE Systems sont
amers. Les deux groupes tenaient à une fusion qui allait faire de cette
nouvelle entité le n°1 mondial de l'aéronautique.
Très vite, Berlin est
tenu comme responsable de cet échec.
Tom Enders, le président d'EADS, a insisté sur "les efforts importants" consentis par les gouvernements français et britannique pour surmonter "les obstacles politiques" . Mais il n'est pas tendre avec Berlin.
"Je suis prêt à
admettre que nous n'avions jamais imaginé faire face à une telle opposition
contre l'accord, en particulier pas à Berlin" ( Tom Enders)
Le gouvernement allemand, de peur de se retrouver
sur la touche, était attentif sur deux choses :
son poids au sein de la
nouvelle entité, ne pas renoncer à une participation importante au capital qui
lui aurait donné un droit de regard sur la gestion du nouvel ensemble le lieu des sièges du
groupe, les activités aéronautiques sont en France, à Toulouse et le militaire
en Grande Bretagne
Les autres hypothèses
Pourtant, cette
explication d'un blocage allemand est une interprétation un peu rapide pour
certains.
Berlin, tout d'abord,
réfute. Le ministre allemand de la Défense Thomas de Maizière a n'a pas
confirmé cette interprétation, en marge d'une réunion ministérielle de l'Otan à
Bruxelles.
Le groupe français Lagardère,
actionnaire de référence d'EADS, avait demandé un réexamen de la fusion. Le
groupe s'estimait lésé dans le mariage.
Enfin, l'explication d'un
blocage allemand ne convainc pas les spécialistes du secteur. Pour Loïc Tribot-Laspierre,
spécialiste du secteur aéronautique au Centre d'Études et de Prospectives Stratégiques, "dire que la responsabilité est allemande et uniquement
allemande est une analyse extrêmement sommaire" .
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.