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Elections fédérales en Allemagne : en Bavière, Olaf Scholz, "plus authentique et moins radical", rassure les conservateurs

Olaf Scholz, ministre des Finances et candidat du parti social-démocrate SPD, arrive en tête des intentions de vote aux élections fédérales allemandes et fait figure de favori à la succession de l'actuelle chancelière Angela Merkel. 

Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dans les rues de Munich, une affiche de campagne d'Olaf Scholz proclame "Ceux qui veulent Scholz votent pour le SPD". (SEBASTIEN BAER / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Dimanche 26 septembre, les élections fédérales allemandes doivent désigner un ou une successeur à l'actuelle chancelière Angela Merkel, qui s’apprête à quitter le pouvoir après 16 années de mandat. Parmi les candidats en lice, on trouve notamment Olaf Scholz, représentant du SPD, le parti social démocrate rival de celui d’Angela Merkel, la CDU. A 63 ans, le ministre des Finances fait figure de favori même si le scrutin s’annonce indécis. Dans les intentions de vote, il devance légèrement le dauphin désigné d’Angela Merkel, Armin Laschet ansi que la candidate écologiste. En Allemagne, en effet, le profil et le parcours d’Olaf Scholz font consensus. 

C'est le cas y compris en Bavière, pourtant fief du parti rival conservateur, où la perspective d'une victoire du candidat du SPD est étonnamment bien perçue. Avec son profil modéré, son expérience à la mairie de Hambourg et au ministère des Finances, Scholz rassure Adèle qui travaille dans un magasin d'antiquités à Munich : "Il est sobre, un peu sec peut-être, mais c'est quelqu'un qui est dans la Bundespolitik depuis longtemps, donc il fera son travail, je crois."

"Plus authentique et moins radical" que les autres candidats

Gudrun, fière de paraître plus jeune que ses 73 ans, est restée longtemps indécise. La retraitée, qui passe trois jours de vacances à Munich  votera finalement pour le candidat du SPD. "Olaf Scholz est plus authentique et moins radical que les deux autres, estime-t-elle. Il a du charisme, contrairement à Armin Laschet. Quant aux Verts, ils n'ont qu'un objectif : nous tirer le maximum d'argent. Nous ne sommes que de modestes retraités et ils veulent augmenter le prix de l'essence et que sais-je encore ? Je ne suis pas d'accord !" 

A entendre les Allemands qui déambulent le long de la Hauptstrasse, les chantiers qui attendent le futur chancelier sont titanesques, dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la formation ou du numérique. Mais pour Elias, 55 ans, Olaf Scholz semble être l'homme de la situation. "Il faut qu'il fasse quelque chose pour les gens qui ne gagnent pas un salaire assez important, analyse-t-il. Et puis en Allemagne, on manque de cadres, d'informaticiens et d'ingénieurs. Donc il faut aussi qu'il investisse un peu plus d'argent dans ces secteurs."

"Il a beaucoup d'expérience dans le domaine des finances, donc je pense qu'il va faire du bon travail."

Elias, Munichois, 55 ans

franceinfo

Pourtant à 63 ans, Olaf Scholz est jugé trop âgé par certains pour prendre les rênes de l'Allemagne. C'est l'avis de Svea, 22 ans, qui manifestait vendredi 24 septembre avec les jeunes pour le climat. Elle rêvait d'un autre dirigeant pour son pays. "Pour moi, il est un peu trop raisonnable, regrette la jeune femme. Il ne fait pas assez pour le social et l'environnement. Par exemple, il ne prévoit pas de sortie du charbon avant 2038 et pour moi, c'est trop tard. Avec lui, rien ne changera. Comme Angela Merkel, Olaf Scholz est un technocrate. Sa politique sera la même que ces dernières années : sans risque, réfléchie, calculée. Il n’est pas non plus celui qui comprend le mieux la jeunesse.

Olaf Scholz se pose d'ailleurs en héritier et cultive la ressemblance avec Angela Merkel, avec ce slogan en forme de plaisanterie qui proclame sur ses affiches : "Moi aussi, je peux devenir chancelière."

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