L'Allemagne première puissance économique en Europe : pour les entrepreneurs, c'est grâce à Angela Merkel
Le réussite économique allemande repose sur le succès des PME dans les industries de pointe, l’automobile, le secteur des machines-outils. À quelques jours du départ d'Angela Merkel, rencontre avec un patron reconnaissant.
Avec ses 228 salariés et sa technologie de pointe, Kern-Mikrotechnik, en Bavière, est l’exemple-type du "mittelstand" allemand : un pilier de l’économie, 50 millions d’euros de chiffres d’affaire. Dans l’atelier de 15 000 mètres carrés, les immenses machines rouges – la couleur de l’entreprise – fabriquent des composants électroniques. "Ce sont des appareils de haute précision, décrit un salarié. On prépare des pièces qui sont utilisées dans plein de domaines ; la médecine, l’automobile, l’horlogerie... Et on les expédie dans le monde entier."
L’entreprise réalise les trois quarts de son chiffre d’affaires à l’étranger. Premier marché, les États-Unis. Kern a même ouvert une filiale à Chicago. Les ventes sont en pleine expansion, l’entreprise profite notamment de la bonne image des produits allemands, grâce au fameux label "made in Germany"."Pour nous, c’est un avantage indéniable, explique Annette Jansen, qui dirige le bureau américain. Le made in Germany ouvre des portes et aide dans les négociations. C’est un gage de qualité."
"Madame Merkel a beaucoup fait pour nous en parlant des produits allemands lors de ses voyages, assure Anette Jansen. Par exemple, nous avons à Chicago la chambre de commerce germano-américaine, financée par le gouvernement allemand, et qui nous aide beaucoup à défendre nos produits", se satisfait la directrice du bureau américain.
Retard dans les investissements
Dans son bureau vitré, le jeune patron de l’entreprise, Simon Eickholt, qui se dit "fan absolu" d’Angela Merkel, n’est pourtant pas complétement satisfait. Malgré les indicateurs au vert, le PDG s’inquiète de la pénurie de main-d'œuvre, de la féroce concurrence chinoise et du retard pris dans le numérique et le développement des infrastructures, parfois même basiques. "Tous les ans, nous subissons de 5 à 10 coupures de courant. Pour nous, c’est une catastrophe, car chaque panne nous coûte de 30 000 à 50 000 euros à cause de l’arrêt des machines", déplore le chef d'entreprise.
"Pour être performants, nous avons besoin d’un bon réseau téléphonique et d’un approvisionnement normal en électricité. Sinon, on est moins concurrentiels, s'inquiète Simon Eickholt. On a l’impression que les politiques n’apportent pas de solution et on doit se débrouiller tout seuls." Le patron espère donc que le successeur de la chancelière réalisera les investissements nécessaires pour mettre les infrastructures à niveau, et permettre à l’Allemagne de conserver sa place de première puissance économique européenne.
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