Reportage "Le résultat ne reflète pas du tout la réalité des choses" : en Géorgie, les manifestants dans la rue pour dénoncer des élections "volées"

Des milliers de Géorgiens sont descendus lundi soir dans les rues de Tbilissi à l'appel de la présidente afin de protester contre des législatives qu'elle juge frauduleuses.
Article rédigé par Marie-Pierre Vérot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Des dizaines de milliers de Géorgiens ont manifesté à Tbilissi le 28 octobre 2024. (MIRIAN MELADZE / ANADOLU via AFP)

Ils ont répondu par dizaines de milliers. En Géorgie, lundi 28 octobre, les manifestants ont répondu à l'appel de la présidente. La proeuropéenne Salomé Zourabichvili a enjoint sa population à descendre dans la rue pour protester contre les résultats des élections législatives remportées dimanche 27 octobre par le Rêve Géorgien, parti prorusse au pouvoir. La présidente dénonce des élections frauduleuses et volées.

Une foule très dense devant le Parlement acclame les dirigeants de l'opposition et crie "Vive la Géorgie ! Vive l'avenir européen de la Géorgie !". L'hymne national retentit et la présidente très applaudie prend la parole : "Ils ont volé votre voix, ils essaient de voler votre avenir, mais personne n'a le droit de le faire. Devant ce parlement je vous en fais le serment, je serai avec vous jusqu'au bout du chemin vers l'Europe." 

Un message que Luka, âgé d'une vingtaine d'années, a bien reçu. Il faut, dit-il, manifester sans répit. "On n'a pas d'autre choix", soutient-il.

"Ça montre que le résultat des élections ne reflète pas du tout la réalité des choses et la volonté de la population. Il faut rester ensemble. Il faut qu'on montre qu'on n'est pas fatigués et surtout il ne faut pas perdre espoir, c'est ce qu'ils veulent."

Luka, jeune manifestant

à franceinfo

Le portrait de Saakachvili

Tous les dirigeants de l'opposition se sont succédé sur une scène improvisée devant le parlement pour haranguer ces milliers de Géorgiens, leur promettre qu'ils n'abandonneront pas la lutte. C'est la liberté de ce pays qui est en jeu, disent-ils, parlant de démocratie, de justice, quand certains demandent également de nouvelles élections.

Pour la première fois, la photo de Mikheil Saakachvili, l'ancien président géorgien aujourd'hui emprisonné, est brandie. Saakachvili est la bête noire de l'homme fort du pays, l'oligarque prorusse Bidzina Ivanichvili, que certains voient comme l'homme providentiel.

Dans la foule trônent également de nombreuses caricatures de Ivanichvili avec des urnes électorales sous le bras et ce slogan : "Voleur de voix !"

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