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Grèce, Espagne: la Hongrie n'est pas le seul pays d'Europe à avoir érigé un mur

La construction d’un mur sur les frontières extérieures de l’Union européenne, comme en Hongrie, n’est pas une nouveauté. En 2011 déjà, des débats avaient eu lieu quand la Grèce construisait un mur à sa frontière terrestre avec la Turquie pour bloquer les migrants. Sans parler des murailles qui entourent les enclaves espagnoles en territoire marocain, Ceuta et Melilla.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Manifestation contre le mur entre la Grèce et la Turquie dans la région de l'Evros (2012). (SAKIS MITROLIDIS / AFP)

Mi-février 2012, la Grèce commence les travaux de construction d'une barrière grillagée sur un pan de sa frontière terrestre avec la Turquie, dans la région du fleuve d'Evros. Ce mur suscite immédiatement la polémique, mais la Grèce, débordée par l'arrivée de migrants via la Turquie, tente de trouver une solution. 

Lorsqu' Athènes prend cette décision, «la frontière d'Evros est le principal point d'entrée dans l'UE pour les migrants venus d'Asie», écrivait Frontex. A l'époque, le nombre de migrants est passé de 40.000 par an en 2009 à 57.000 deux dans plus tard, note «l’agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne». Un passage pas toujours facile pour les migrants comme le racontaient les journalistes qui ont obtenu le prix Albert Londres 2013.

Pour aider Athènes, Frontex a envoyé des moyens sur place. Quelque 200 hommes venant des Etats membres sont chargés de coopérer avec les forces grecques pour «contrôler la frontière, identifier et arrêter les migrants clandestins». 

L’UE aurait cofinancé le système de caméras de vidéosurveillance
Le résultat doit être jugé insuffisant par les autorités grecques, en pleine crise financière, qui décident de construire le mur. Une barrière qui fait 12,5 km de long, haute de 3 mètres. Une construction que l’UE a refusé de financer «car elle est plutôt inutile» a dit la Commissaire européenne aux Affaires intérieures et aux Migrations, Cecilia Malmström. Pourtant, l’UE aurait cofinancé le système de caméras de vidéosurveillance, confie Giorgos Salamangas, le chef de la police locale grecque, cité par plusieurs médias.

Au sein de l'UE, la France ne s'était pas montrée hostile à cette construction. «Les mesures qui sont engagées, dès lors qu'il ne s'agit pas de restaurer le Mur de Berlin, vont dans le bon sens et nous les soutenons», assurait en 2011 le ministre français Brice Hortefeux.

A l'époque, la Grèce était déjà débordée par l'immigration. Depuis, les migrants, dont le nombre a explosé, ont dû prendre la voie beaucoup plus dangereuse des passages par la mer. Avec les conséquences que l’on connaît.

Migrants sur une des clôtures entourant l'enclave espagnole de Melilla en territoire marocain (mars 2014). (JOSE COLON / AFP)

Mais en Europe, la Grèce n'était pas le seul pays à avoir érigé des murs avant la Hongrie. L'Espagne a construit d'impressionnantes barrières pour «protéger» Ceuta et Melilla, ses enclaves en territoire marocain, de l'entrée de migrants. Quant à la France, sans avoir construit de murs, elle bloquait à Vintimille durant l'été 2015 les migrants venant d'Italie, pourtant un autre pays de la zone Schengen.

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