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Histoires d’otages
Publié le 07/11/2013 15:51
Mis à jour le 01/01/2014 14:40
Temps de lecture : 1min
Quatre otages français étaient accueillis par François Hollande à l’aéroport militaire de Villacoublay, le 30 octobre 2013.
Pierre Legrand , Daniel Larribe , Thierry Dol et Marc Féret , collaborateurs d'une filiale de Vinci et d'Areva au Niger venaient d’être libérés, après plus de trois ans de détention par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Le 7 novembre 2013, Aqmi revendiquait l’assassinat de Claude Verlon et Ghislaine Dupont, deux journalistes de RFI, tués au Mali, cinq jours auparavant.
Aujourd’hui, six Français sont toujours retenus en otages dans le monde : Serge Lazarevic, Gilberto Rodriguez Leal au Sahel, et quatre journalistes en Syrie, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès.
Si en 2013, certains ont été libérés, d’autres, Européens, restent aux mains de leurs geôliers. Dix photos illustrent ce propos.
La ressortissante suisse de 36 ans, prise en otage au Yémen, est libérée après un an de captivité grâce à une médiation du Qatar. Elle est accueillie par l'ambassadeur de Suisse au Qatar, Martin Aeschbacher, à l'aéroport international de Doha, le 28 février 2013.
Elle travaillait comme enseignante dans un institut de langues quand elle a été kidnappée et conduite par ses ravisseurs à Chabwa (sud-est), où le réseau Al-Qaïda est fortement implanté.
Des centaines de personnes ont été enlevées au Yémen ces quinze dernières années. Elles ont en grande majorité été libérées saines et sauves, la plupart du temps en échange de rançons. (REUTERS Mohammed Dabbous)
Aérodrome Aguas Claras à Ocaña, dans le département de Norte de Santander, en Colombie, le 8 mars 2013.
Les deux allemands ont été enlevés en novembre 2012 à Catatumbo, près de la frontière vénézuélienne, par l'Armée de libération nationale (ELN), la deuxième plus importante organisation de guérilla colombienne après les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
Fondées dans les années 1960, l'ELN et les FARC sont les dernières guérillas en activité en Colombie, où elles comptent encore respectivement 2.500 et 8.000 combattants, selon les autorités.
Ces deux organisations, considérées comme terroristes par les Etats-Unis et l'Union européenne, utilisent souvent les prises d’otages comme moyen de pression. La célèbre Franco-Colombienne Ingrid Betancourt fut captive des FARC de février 2002 à juillet 2008 (AFP PHOTO / STR)
L’autrichien, étudiant en arabe, apparaît sur une video YouTube, postée le 21 février 2013, un fusil automatique AK47 pointé sur sa tête.
Il déclare : «Mon nom est Dominik Neubauer, je suis un citoyen autrichien. J'ai été pris comme otage le 21 décembre 2012 par une tribu yéménite.» Il explique que ses ravisseurs veulent une rançon et implore les autorités de répondre à leurs exigences, sans quoi il sera exécuté sept jours à compter de la date de diffusion de la vidéo.
Il a été enlevé dans un magasin d'électronique de Sanaa avec deux Finlandais par des groupes tribaux. Les trois hommes ont été ensuite vendus à des membres d'Al-Qaïda avant d’être au final libérés en mai 2013.
Lors de sa première interview, l’ex-otage autrichien raconte qu’il était enfermé dans une salle obscure trop petite pour pouvoir se tenir debout, qu'il avait les mains et les pieds attachés par des câbles, qu'il avait dû boire de l'eau souillée et qu'il n'avait pas grand-chose à manger.
Il été forcé de se convertir à l'islam sous la menace d'une arme, ce qui lui a peut-être sauvé la vie quand un canon a été pointé sur sa tête et qu’il a pu réciter quelques versets du Coran. (YouTube)
Cette photo est tirée d’une vidéo mise en ligne en juillet 2013. On les voit demander au gouvernement des Pays-Bas de mettre tout en œuvre pour qu’ils soient libérés sans quoi ils seront exécutés.
Judith Spiegel est journaliste pour la chaîne de télévision publique néerlandaise NOS et le quotidien financier NRC Handelsblad.
Le couple n’avait plus donné signe de vie depuis mi-juin, alors qu'ils se trouvaient dans la capitale du Yémen, Sanaa, où ils enseignent également à l'Université libanaise internationale (Sanaa a annoncé leur libération le 10 décembre). (AFP PHOTO / YOUTUBE)
La travailleuse humanitaire espagnole est aidée par un membre de Médecins Sans Frontières, à son arrivée sur la base militaire de Torrejon de Ardoz.
Elle a été libérée avec Blanca Thiebaut, une autre membre de MSF, en juillet 2013, après deux ans de captivité au Kenya puis en Somalie.
Les deux femmes avaient été enlevées dans le camp de refugiés kenyan de Dadaab.
En août, MSF a décidé de quitter la Somalie. (AFP PHOTO/ HO/ Médecins sans frontières)
L’envoyé spécial du quotidien catalan El Periódico en Syrie a été enlevé dans la région de Hama par des djihadistes, le 4 septembre 2013.
Ce journaliste expérimenté s’était déjà rendu plusieurs fois dans le pays. Il enquêtait sur l’attaque aux armes chimiques, le 21 août, dans la banlieue de Damas.
Pour Reporters sans frontières, les conditions de travail des journalistes se détériorent dangereusement en Syrie. Les enlèvements de ces professionnels sont de plus en nombreux. (DR)
L’enseignant belge sur le tarmac de l'aéroport militaire de Ciampino, à Rome, le 9 septembre 2013. Il a été libéré avec le journaliste italien Domenico Quirico.
Les deux hommes étaient entrés le 6 avril en Syrie avec l'aide de l'Armée syrienne libre (ASL). Selon Quirico, ils ont été vendus par l'ASL à des combattants islamiques liés à Al-Qaïda.
Historien et politologue de formation, Pierre Piccininn utilisait ses congés pour se rendre dans des zones de guerre. Il était allé sept fois en Syrie depuis le début du soulèvement populaire en 2011.
«Nous étions enfermés dans une cave sordide aux murs couverts de cafards. Alors que les bombes tombaient à proximité, nous avons failli être ensevelis.» Détenu par différents groupes, il ajoute que ceux-ci étaient «très violents, très anti-Occidentaux et des islamistes anti-chrétiens».
Pierre Piccininn ne mâche pas ses mots en déclarant que la gestion de sa libération par le ministère des Affaires étrangères belge a été désastreuse : «Je me suis rendu compte que la Belgique m’avait complètement abandonné ! Pis, elle a saboté les tentatives des services secrets italiens visant à me libérer…» (AFP PHOTO / ANDREAS SOLARO)
Comme son compagnon d’infortune, le Belge Pierre Piccininn, il racontera l’enfer de leur détention au «pays du Mal».
Mais il prendra ses distances avec l’enseignant quand celui-ci déclarera : «C'est un devoir moral de le dire. Ce n'est pas le gouvernement de Bachar al-Assad qui a utilisé le gaz sarin ou un autre gaz de combat dans la banlieue de Damas. Nous en sommes certains suite à une conversation que nous avons surprise», au sujet l’attaque chimique contre des populations civiles, le 21 août près de Damas.
Domenico Quirico dira : «Je ne suis pas habitué à donner valeur de vérité aux discours écoutés à travers une porte.» ( AFP PHOTO / ANDREAS SOLARO)
Le Suédois, le Britannique/Sud-Africain et le Néerlandais apparaissent sur une vidéo diffusée par Al-Jazeera, le 21 août 2012.
Les trois Occidentaux ont été enlevés le 25 novembre 2011 à Tombouctou au Mali. Et un quatrième homme, un Allemand, a été tué en tentant de résister à son enlèvement.
En septembre 2013, une vidéo envoyée par Aqmi à l’agence d’information mauritanienne ANI montre les trois hommes avec les quatre Français libérés le 29 octobre.
Aujourd’hui, leur sort reste inconnu. (AFP PHOTO/AL-JAZEERA/HO)
Les étudiantes tchèques en psychologie de 24 et 25 ans ont été enlevées le 13 mars par des hommes armés dans la province pakistanaise du Baloutchistan, frontalière de l’Afghanistan et de l’Iran.
Le 30 octobre, l'ambassade de la République tchèque à Islamabad a reçu une vidéo datée du 23 août, où elles apparaissent séparément, affaiblies et en mauvaise santé.
Une précédente vidéo datée du 16 avril, et diffusée sur internet fin juin, montrait les deux jeunes femmes demandant la remise en liberté d'Aafia Siddiqui, une scientifique pakistanaise emprisonnée aux Etats-Unis pour collaboration avec Al-Qaïda.
Dans une autre vidéo, les mères des deux otages demandent aux ravisseurs la clémence pour leurs filles. (DP)
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