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Hongrie : le référendum antiréfugiés de Viktor Orban

Les Hongrois participent le 2 octobre 2016 à un référendum pour se prononcer sur la relocalisation de réfugiés dans leur pays. Une consultation décidée par le Premier ministre Viktor Orban. Au pouvoir depuis 2010, Viktor Orban est l'un des plus ardents opposants aux projets de politique migratoire commune de l'Union européenne.
Article rédigé par Valentin Pasquier
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Viktor Orban au sommet de l'UE à Bruxelles, le 28 juin 2016. (THIERRY CHARLIER / AFP)

Les huit millions d’électeurs hongrois seront appelés aux urnes pour répondre à une question pour le moins tendancieuse : «Souhaitez-vous que l’Union européenne soit habilitée à prescrire l’installation de citoyens non-hongrois sans le consentement du Parlement?» Annoncée en février, puis actée le 5 juillet par le Premier ministre Viktor Orban, la consultation concerne les quotas de réfugiés que la Commission européenne envisage d’imposer aux 28 Etats de l’Union européenne. La formulation de la question, présentant avant tout Bruxelles comme un élément invasif dans la politique nationale hongroise, témoigne de la volonté d’Orban de s’affranchir peu à peu des directives européennes.


Migrants : bientôt un référendum contre les quotas d'accueil en Hongrie  

 

Un Huxit après le Brexit ?
Son chef de cabinet, Antal Rogan, ne cache rien des intentions du gouvernement : «Nous demandons aux citoyens hongrois de dire non à la répartition obligatoire et de dire non à la politique d’immigration de Bruxelles, a-t-il déclaré à l’AFP. Seuls les Hongrois ont le droit de décider avec qui ils veulent vivre en Hongrie.» 

Il est clair que Viktor Orban et son parti conservateur, le FIDESz, sont influencés par la victoire du «leave» au référendum du Brexit. Interrogé par l’agence hongroise MTI, le ministre de la Chancellerie, Janos Lazar, a salué le choix des Britanniques, déclarant que les institutions européennes «font plus de mal aux Européens qu’elles ne trouvent de solutions à leurs problèmes».

Le 16 septembre 2015, la fermeture de la frontière serbo-hongroise bloque des centaines de réfugiés aux portes de l'Union européenne. (NIGINA BEROEVA / CITIZENSIDE.COM / CITIZENSIDE)
 
La gauche n’a pas tardé à réagir à la décision de Viktor Orban. Plusieurs politiques de la Coalition démocratique (DK) ont appelé au boycott du référendum, prétextant qu’il était une excuse du gouvernement pour faire un pas en dehors de l’Union. Le Premier ministre exclut cependant toute volonté de sortir la Hongrie de la communauté européenne, qu’elle a intégrée en 2004.

Aujourd'hui, le pays dépend beaucoup des subventions de l'Europe et la majorité de sa population ne se déclare pas en faveur d'un «Huxit». Plutôt que quitter l'UE, Orban entend la réformer de l'intérieur. Il a d'ailleurs exprimé son regret de voir partir le Royaume-Uni, un de ses alliés dans le camp eurosceptique. Un départ qui pourrait être compensé par l'éventuelle élection, en Autriche, du candidat d'extrême-droite Norbert Hofer le 2 octobre... soit le même jour que le référendum.
 
Au premier rang de la crise migratoire
Au pouvoir depuis 2010, réélu en 2014, Viktor Orban est connu pour ses discordances avec la politique européenne et sa politique migratoire très ferme. Il n’est donc pas surprenant de le voir s’opposer au projet de la Commission de répartir 160.000 migrants dans chaque pays de l’UE.

 
Cette relocalisation (terme officiel employé par la Commission), émise par Jean-Claude Junker en septembre 2015, visait à l’origine à délester la Grèce, l’Italie et la Hongrie d’une partie des réfugiés qu’ils accueillent actuellement. Aujourd’hui, la Commission souhaite que l’Etat magyar prenne lui aussi part à cette répartition. Chaque Etat participant au programme se verrait attribuer 6000 euros par personne. Le Danemark, l'Irlande et le Royaume-Uni avaient à l'époque exprimé leur refus d'y participer.

Aujourd’hui, l'afflux de réfugiés en Hongrie a bien diminué par rapport à l'été 2015. Viktor Orban s’était distingué par la construction d’un mur de barbelés le long des ses frontières méridionales, partagées avec la Serbie et la Croatie. Suite à l’annonce du référendum, Viktor Orban a déclaré vouloir doubler les patrouilles dans cette vaste zone frontalière, et y déployer jusqu’à 10.000 policiers militaires.

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