Ils vont traverser le détroit de Gibraltar pour soutenir les migrants
Ce mardi, Alain Gomez et Maria Guerra s’élanceront de Tarifa, à la pointe sud de l’Espagne. Mission : traverser le détroit de Gibraltar. En kayak pour elle, à la nage pour lui.
Il précise : "Ça reste une action symbolique plus que sportive face à la situation en Méditerranée et des migrants en général ". Une action symbolique soutenue par la communauté Emmaüs à laquelle ils appartiennent.
L’objectif ? Dénoncer les discours politiques nauséabonds et la réponse sécuritaire de l'Europe face à l'afflux de migrants qui coûte extrêmement chère. "Ce n’est pas la bonne réponse, il y a d’autres façons plus humaines, notamment en ouvrant plus les frontières, en étant plus accueillant ".
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L'article 13 de la Déclaration des droits de l'homme comme étendard
Les deux co-responsables d’une communauté Emmaüs veulent lutter contre les préjugés : "L’étendard brandi est qu'on ne pourrait pas gérer. De tout temps la France a accueilli des migrants, c’est une erreur de penser qu’il y a beaucoup plus de migrants aujourd’hui ".
Leur étendard à eux ? L’article 13 de la Déclaration des droits de l’homme, devenu leur slogan. A leur arrivée, ils planteront un drapeau ainsi siglé dans le sol marocain.
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Ils s'entraînent depuis deux ans
S’ils ne sont pas des athlètes confirmés, ils s’entrainent depuis deux ans. "La distance la plus courte est de 14 kilomètres, ensuite il faut tenir compte des distances et des marées " détaille Alain Gomez.
Ils ont prévu mettre entre 5h et 5h30 pour leur traversée, deux fois plus que les pros. A l’entraînement, Alain Gomez fait du 3 km/h. "Il ne faut pas qu’on dépasse plus de 6h car c’est le temps des marées et on ne pourra pas nager à contre-courant ".
Accueil inconditionnel
Les deux compagnons d’Emmaüs ont lancé une pétition en parallèle. Ils invitent également à partager le logo Article 13 sur les réseaux sociaux et plusieurs manifestations sont organisées dans les villes de France pour suivre leur périple. Au programme : lâchers collectifs de bateaux en papier.
"Nous dans nos 120 communautés Emmaüs, on accueille de façon inconditionnelle. Des personnes qui arrivent de Syrie, de Tunisie, et d’autres pays. Dans la nôtre avec Maira Guerra, il y a 12 nationalités et ça se passe très bien, il n’y a aucun souci, ça se gère, il n’y a pas de raison qu’au niveau d’un Etat on ne puisse pas le faire".
Alain Gomez conclut : "Les migrants cherchent seulement à sauver leur peau et avoir une vie meilleure, c’est complètement légitime, n’importe qui ferait ça. On a les fonds pour accueillir, il suffit juste d’utiliser les fonds à bon escient ".
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