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Ils vont traverser le détroit de Gibraltar pour soutenir les migrants

Alain Gomez et Maria Guerra vont traverser ce mardi le détroit de Gibraltar, entre l'océan Atlantique et la Méditerranée, pour rappeler aux gouvernements européens l’article 13 de la déclaration des droits de l’Homme : la liberté de circulation.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Maria Guerra et Alain Gomez se sont entraînés en conditions réelles dimanche 9 août © Emmaüs / ANTONIN B)

Ce mardi, Alain Gomez et Maria Guerra s’élanceront de Tarifa, à la pointe sud de l’Espagne. Mission : traverser le détroit de Gibraltar. En kayak pour elle, à la nage pour lui.

Il précise : "Ça reste une action symbolique plus que sportive face à la situation en Méditerranée et des migrants en général ". Une action symbolique soutenue par la communauté Emmaüs à laquelle ils appartiennent. 

"Je suis d’origine espagnole, né au Maroc, cette histoire a du sens. J’ai pu m’installer dans le pays que je voulais. Sauf qu’une partie de la population de la Terre n’a pas le droit de le faire, c’est ce qu'on veut dénoncer" - Alain Gomez

L’objectif ? Dénoncer les discours politiques nauséabonds et la réponse sécuritaire de l'Europe face à l'afflux de migrants qui coûte extrêmement chère. "Ce n’est pas la bonne réponse, il y a d’autres façons plus humaines, notamment en ouvrant plus les frontières, en étant plus accueillant ".

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  (Il y a 14 kilomètres au minimum entre les côtes espagnoles et marocaines © Emmaüs)

L'article 13 de la Déclaration des droits de l'homme comme étendard 

Les deux co-responsables d’une communauté Emmaüs veulent lutter contre les préjugés : "L’étendard brandi est qu'on ne pourrait pas gérer. De tout temps la France a accueilli des migrants, c’est une erreur de penser qu’il y a beaucoup plus de migrants aujourd’hui ".

Leur étendard à eux ? L’article 13 de la Déclaration des droits de l’homme, devenu leur slogan. A leur arrivée, ils planteront un drapeau ainsi siglé dans le sol marocain.

  (La Déclaration des droits de l'homme a été signée en 1948 par les 58 Etats membres qui constituaient alors L'Assemblée générale © Capture d'écran du site des Nations Unies)

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Ils s'entraînent depuis deux ans

S’ils ne sont pas des athlètes confirmés, ils s’entrainent depuis deux ans. "La distance la plus courte est de 14 kilomètres, ensuite il faut tenir compte des distances et des marées " détaille Alain Gomez.

Ils ont prévu mettre entre 5h et 5h30 pour leur traversée, deux fois plus que les pros. A l’entraînement, Alain Gomez fait du 3 km/h. "Il ne faut pas qu’on dépasse plus de 6h car c’est le temps des marées et on ne pourra pas nager à contre-courant ".

  (Les deux compagnons d'Emmaüs s'entrainent depuis deux ans dans la région de Saint-Etienne © Emmaüs / ANTONIN B)

Accueil inconditionnel

Les deux compagnons d’Emmaüs ont lancé une pétition en parallèle. Ils invitent également à partager le logo Article 13 sur les réseaux sociaux et plusieurs manifestations sont organisées dans les villes de France pour suivre leur périple. Au programme : lâchers collectifs de bateaux en papier.

"Nous dans nos 120 communautés Emmaüs, on accueille de façon inconditionnelle. Des personnes qui arrivent de Syrie, de Tunisie, et d’autres pays. Dans la nôtre avec Maira Guerra, il y a 12 nationalités et ça se passe très bien, il n’y a aucun souci, ça se gère, il n’y a pas de raison qu’au niveau d’un Etat on ne puisse pas le faire".

Alain Gomez conclut : "Les migrants cherchent seulement à sauver leur peau et avoir une vie meilleure, c’est complètement légitime, n’importe qui ferait ça. On a les fonds pour accueillir, il suffit juste d’utiliser les fonds à bon escient ".

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