Jusqu'à présent modérée, l'Eglise dénonce par la voix de l'épiscopat les scandales sexuels et financiers à répétition.
Le cardinal Angelo Bagnasco, président de la conférence épiscopale italienne, ne mâche pas ses mots, sans toutefois prononcer le nom de Silvio Berlusconi, empêtré dans de sulfureuses affaires sexuelles et financiers.
Habituellement plutôt réservée, l'Eglise catholique a haussé le ton, lundi, face aux multiples scandales qui ternissent l'image de l'Italie. Dans le viseur, le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, désormais connu pour ses frasques sexuelles.
Si le nom du Cavaliere n'est jamais prononcé par l'épiscopat italien, il dénonce le triste spectacle d'une classe politique rattrapée par les scandales, tandis que le pays affronte une grave crise économique. Ce mois-ci, Silvio Berlusconi a fait l'objet de nouvelles révélations embarrassantes sur des soirées passées avec de jeunes femmes dont il paie les prestations.
"Il y a de quoi être mortifié par des comportements qui, non seulement, sont contraires à la bienséance, mais sont aussi intrinsèquement dérisoires et affligeants", a-t-il déclaré lors d'une réunion de la conférence épiscopale.
Le cardinal a dénoncé des "comportements licencieux et déplacés qui portent préjudice à la société". L'Eglise catholique avait jusqu'à présent modéré les attaques contre le gouvernement de centre droit, craignant le retour au pouvoir de la gauche, qui défend des choix sociétaux qu'elle rejette fermement (mariage homosexuel, recherche sur cellules souches...)
Angelo Bagnasco a rappelé les responsabilités morales de la classe politique, allant jusqu'à déclarer : "Il est nécessaire de purifier l'atmosphère afin que les nouvelles générations ne soient pas empoisonnées."
Jeudi 22 septembre, le pape Benoît XVI avait exprimé dans un télégramme adressé au président Giorgio Napolitano l'espoir d'un "renouveau éthique toujours plus intense pour le bien de la chère Italie".
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