L'avion militaire Airbus A400M se retrouve relancé par un accord passé entre EADS et les sept pays clients
Programme clé pour la défense et l'industrie aéronautique européenne, le programme de ce "quadriturbopropulseur" accuse 3 ans de retard et 5,2 milliards d'euros de surcoûts.
Un accord a été conclu, a indiqué mercredi la ministre espagnole de la Défense Carme Chacon, une annonce confirmée jeudi par EADS, selon les propos de son homologue Hervé Morin.
"La signature des principaux éléments d'accord" sur l'A400M "pourrait avoir lieu à Paris le 8 mars, sous réserve des derniers ajustements en cours", a déclaré jeudi le porte-parole adjoint de la Défense, le général Christian Baptiste.
"On a eu hier (mercredi) soir une réponse d'EADS à la lettre envoyée il y a quelques jours par les Etats. Désormais, il n'y a plus d'exigences financières d'EADS", a déclaré le ministre français de la Défense, confirmant l'accord de principe annoncé mercredi par sa collègue espagnole Carme Chacon. Hervé Morin venait de se réunir pour faire le point sur les négociations financières avec EADS avec ses homologues des sept pays partenaires en marge d'un conseil des ministres de la Défense de l'UE à Palma de Majorque, en Espagne.
Carme Chacon avait annoncé mercredi: "Je peux vous annoncer avec une grande satisfaction que nous sommes arrivés à un accord de principe entre les sept pays partenaires et l'industriel, EADS."
Les pays impliqués dans la construction de l'A400M sont l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France, le Luxembourg, le Royaume Uni et la Turquie. S'ils ont bien commandé un total de 180 appareils pour 20 milliards d'euros, aucun n'avait prévu d'apporter des financements supplémentaires.
Pourtant sur les 5,2 milliards d'euros de surcoûts, les Etats clients se sont déjà entendus pour apporter la quasi totalité de l'addition entre jeu de hausses du prix des avions à l'unité, échelonnement des standards techniques et 1,5 milliard sous formes d'avances. Restaient 900 millions euros à la charge d'EADS, qui avait déjà accepté d'en supporter 800 millions d'euros. EADS accepte donc apporter la totalité des 1,7 milliard d'euros manquants.
On se dirige donc vers "un contrat profondément remanié, un nouveau contrat en quelque sorte", a dit jeudi Hervé Morin, ajoutant sans plus de détail qu'il comportera "bien entendu une clause de révision des prix". Avant que soit signé le contrat rectifié, EADS voudrait cependant que soient réglée "une série de questions", notamment "que les sept pays partenaires ne diminuent pas fortement leurs commandes", qui était de 180 avions au lancement du programme de 20 milliards d'euros en 2003, a indiqué le ministre français.
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