Cet article date de plus de treize ans.

L'Estonie passe à l'euro... non sans inquiétude

La nuit prochaine, l'Estonie deviendra le 17ème membre de la zone euro. Ce pays balte de 1,3 million d'habitants, ex-République soviétique, espère ainsi donner une nouvelle impulsion à son économie. Mais de nombreux Estoniens ne cachent pas leur inquiétude, alors que la monnaie européenne traverse la crise la plus profonde depuis sa création.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Radio France © France Info)

C'est la troisième fois en quelques décennies qu'ils changent de monnaie. Après avoir délaissé le rouble soviétique imposé par Moscou pour la couronne en 1992, les Estoniens adopteront demain l'euro. Un changement approuvé par 52% de la population, selon un sondage réalisé la semaine dernière.

Le gouvernement assure que les effets seront positifs : "le passage à l'euro devrait accélérer la croissance de 0,15% à 1,0% par an" assure le ministre estonien de l'Economie. "Devenir membre va nous amener plus d'emplois, des retraites plus hautes et une croissance économique plus rapide." Un argument de poids dans un pays frappé de plein fouet par la crise mondiale : en 2009, l'économie s'est contractée de 14,1%, l'une des plus fortes chutes
dans le monde.

Tous les Estoniens ne partagent pas cet enthousiasme : "Combien de temps un système, dont pratiquement aucun membre ne respecte
les critères de Maastricht ou les exigences du pacte de stabilité, peut-il
encore tenir?" s'interroge Anti Poolamets, chef d'un petit mouvement anti-européen et
anti-euro.

Face aux turbulences de la monnaie européenne et la crise de la dette qui a fait trembler la Grèce et l'Irlande, d'autres pays d'Europe de l'Est sont d'ailleurs peu pressés de rejoindre la zone euro. La Pologne et la République Tchèque, notamment, ne prévoient pas l'adoption de la monnaie unique avant 2015.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.