Cet article date de plus de dix ans.

L'UE met en danger la vie des réfugiés, selon Amnesty

L'Union européenne est-elle responsable de la mort de milliers de migrants qui tentent chaque jour de franchir ses frontières ? C'est en tout cas ce que démontre un rapport d'Amnesty International publié mardi matin.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Migrants nord-africains sur une embarcation proche de l'Italie fin juin © Maxppp)

En 15 ans, au moins 20.000 migrants sont morts noyés dans la Méditerranée. Pour l'ONG Amnesty International, c'est clairement la faute de la politique migratoire de Bruxelles, c'est ce qu'elle dénonce dans un rapport publié mardi matin. Dans son rapport, l'organisation de défense des droits de l'Homme affirme que "les politiques de l'UE en matière d'immigration et ses pratiques de contrôle aux frontières empêchent des réfugiés d'accéder à la procédure d'asile en Europe, et mettent en danger la vie de toutes ces personnes, qui entreprennent des voyages de plus en plus dangereux ".

Sur les quatre millliards d'euros affectés aux questions migratoires, entre 2007 et 2013, la moitié a servi au contrôle des frontières, et 17% seulement à la protection des réfugiés. Et pourtant, ces réfugiés originaires de Syrie, d'Afghanistan, du Soudain ou de la Somalie, l'Union européenne doit les accueillir en vertu du droit international, du droit d'asile.

Les pays européens "ferment les yeux"

Mais pour Amnesty International, si les migrants meurent noyé en Méditerranée, c'est un choix politique : "L'Espagne a reçu 32 fois plus d'argent pour sécuriser ses frontières, plutôt que pour protéger ses réfugiés. Le problème c'est que lorsque l'on sécurise de façon aveugle ses frontières, on ne protège plus personne, on ne prend plus en compte le caractère individuel des situations de ces migrants, on ne les envisage que comme une masse menaçante contre laquelle il faut réagir ", explique Jean François Dubost, responsable du programme réfugiés et migrants.

Amnesty pointe la responsabilité de Bruxelles, les explications de Gaële Joly

L'ONG accuse les pays européens de "fermer les yeux " sur les violations des droits de l'Homme dont sont victimes les migrants. Amnesty demande aux autorités de cesser cette dissuasion à l'aveugle et invite par exemple l'Union européenne à offrir aux Syriens des visas provisoire depuis un pays de transit pour éviter d'autres drames. Ces trois dernières années, 3.500 migrants se sont noyés dans la Mediterranée. Ils sont plus de 200 depuis le début de l'année.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.