Royaume-Uni : la question de l'indépendance de l'Écosse devant la justice
La Cour suprême du Royaume-Uni examine mardi et mercredi, la demande du gouvernement écossais de s'affranchir de l'accord du gouvernement central pour organiser un nouveau référendum d'indépendance.
La question de l’indépendance de l'Écosse vis-à-vis du Royaume-Uni fait l’objet d’un combat politique acharné entre le gouvernement indépendantiste d’Edimbourg, mené par Nicola Sturgeon, et celui de la Première ministre britannique, la conservatrice Liz Truss. Conséquence du Brexit, la majorité du Parlement écossais veut quitter le Royaume-Uni et rejoindre l’Union Européenne. Le Scottish National Party (SNP) avait clairement affiché cette volonté lors sa campagne pour les élections législatives, que le parti a nettement remporté en mai 2021.
Les Écossais avaient dit "non" à l'indépendance il y 9 ans
Nicola Sturgeon promet d'organiser un nouveau référendum le 19 octobre 2023. Mais pour cela, la Première ministre écossaise doit obtenir l'autorisation de la Chambre des communes, dominée par le parti conservateur. Or, les conservateurs y sont opposés. Ils arguent qu'un vote a déjà eu lieu en 2014 et le "non" l'avait emporté à 55%. Liz Truss affirme même qu’il faut ignorer son homologue écossaise qui ne fait que "chercher l’attention".
De son côté, Nicola Sturgeon déverse aussi son lot d’amabilités sur la leader britannique, la décrivant comme un "désastre" pour le pays. Cette dernière n'hésite pas à mettre au défi les conservateurs. "Si vous avez confiance en vos arguments politiques, si vous croyez en ce que vous défendez, alors vous n’avez pas peur de la démocratie. Alors, vous vous délectez à l’idée de soumettre vos idées au peuple et de le laisser décider", a déclaré Nicola Sturgeon sur la BBC.
La Cour suprême devra trancher
Saisie par la Première ministre écosssaise, la Cour suprême doit se prononcer sur la légalité du nouveau référendum qu'elle entend organisé dans un an. L'audience a lieu le mardi 11 et le mercredi 12 octobre. Si la justice n'autorise pas les indépendantistes à s'affranchir de l'accord de Londres, ils contourneront l'obstacle, menace Nicola Sturgeon. Pas favorable à cette option mais poussée par sa base, elle considèrera alors les prochaines élections générales – prévues dans deux ans – comme un référendum. Elle fera campagne en posant cette question : "Voulez-vous rester dans le Royaume Uni ?" Voter pour le SNP, reviendra alors, selon elle, à répondre non.
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