Royaume-Uni : les patrons ont du mal à recruter après le Brexit
C'est l'une des premières conséquences du Brexit. Les patrons des entreprises britanniques ont du mal à recruter, car les ressortissants européens sont de plus en plus rares à candidater.
Si le Royaume-Uni ne s'est pas effondré après la victoire du "yes" au Brexit, en juin 2016, les premières conséquences du vote en faveur d'une sortie de l'Union européenne, se font sentir.
Deux fois moins de ressortissants européens
Parmi celles-ci : les patrons des entreprises britanniques qui ont de plus en plus de mal à recruter des candidats européens. Les ressortissants de l'UE sont de moins en moins nombreux. Seulement 30.000 sont arrivés au dernier trimestre 2016 en Grande-Bretagne, soit deux fois moins que l'an dernier à la même époque.
Dans l'entreprise Easyroommate, les CV continuent, pour le moment, d'arriver sur le bureau mais le patron, Albin Serviant, est tout de même inquiet : "On a un seul bureau à Londres et on couvre une vingtaine de pays avec [des salariés] d'une douzaine de nationaltés différentes" explique le patron d'Easyroommate. "C'est ce qui a fait la force de Londres jusqu'à maintenant, ajoute Albin Serviant. "Si les restrictions à cause du Brexit se confirment, c'est un problème pour nous" explique cet entrepreneur français installé à Londres.
Dans les secteurs de la vente, l'hôtellerie, les fast-food... ils [les ressortissants européens] représentent parfois 25% des employés
Garvin David, analyste CIPD
L'institut CIPD, spécialiste du marché du travail, vient enfoncer le clou. D'après une de ses études, près d'un quart des Européens déjà en poste, envisage de quitter le pays. "Dans les secteurs de la vente au détail, la fabrication, la construction, ils représentent parfois 20% ou 25% des employés. C'est comme dans l'hôtellerie et les fast-food. Ça va obliger les patrons à revoir très rapidement leur politique de recrutement" selon Garvin Davis, analyste chez CIPD.
Augmenter les salaires pour attirer les travailleurs ?
Une partie des entrepreneurs pourrait, à long terme, augmenter les salaires, pour continuer à attirer les travailleurs étrangers. D'autres comptent profiter de la durée des négociations sur le Brexit pour s'organiser et changer de modèle économique. Theresa May, la Première ministre britannique, a annoncé qu'elle déclencherait le processus de sortie, d'ici la fin du mois de mars 2017. Les discussions sur les modalités du divorce entre Royaume-Uni et Union européenne dureront deux ans.
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