Trois questions sur les derniers sondages qui prédisent une victoire du Brexit
Les Britanniques sont appelés à voter pour ou contre le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, le 23 juin. Et l'hypothèse d'une sortie gagne l'opinion.
Les partisans du Brexit creusent l'écart. Jeudi 23 juin, les électeurs britanniques seront appelés aux urnes, afin de se prononcer pour ou contre le maintien de leur pays dans l'Union européenne. Et à une semaine du référendum, les derniers sondages prédisent une sortie du Royaume-Uni.
Que disent les derniers sondages ?
Mardi 14 juin, les partisans du Brexit comptaient six points d'avance (53%) dans les intentions de vote, d'après une enquête publiée dans le Guardian (en anglais). L'écart monte à sept points dans un sondage YouGov pour le Times (en anglais).
>> L'article à lire pour comprendre le référendum sur le Brexit
Le baromètre est donc au beau fixe pour les partisans d'une sortie de l'UE qui, en plus d'être en tête des sondages, ont engrangé le soutien du Sun, le quotidien le plus vendu au Royaume-Uni. "BeLEAVE in Britain", pouvait-on lire en une du tabloïd aux 4,5 millions de lecteurs. Un jeu de mots qui phonétiquement signifie "croire en la Grande-Bretagne", tout en comprenant le terme "sortie" de l'UE.
This is our last chance - it's time to take it https://t.co/CrxSd1DB5a pic.twitter.com/RwOwXxhskz
— The Sun (@TheSun) 14 juin 2016
Entravé par "l'expansion sans relâche de l'Etat fédéral allemand", l'avenir du Royaume-Uni serait "bien plus sombre" au sein du bloc des 28, estime le journal, propriété du magnat australo-américain Rupert Murdoch.
Quelles sont les conséquences de ces résultats ?
Face à la perspective d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, l'inquiétude continue à gagner les marchés financiers. La Bourse de Londres a terminé en chute de 2%, mardi, tandis que celle de Paris a signé sa cinquième séance consécutive dans le rouge (-2,29%). "A chaque fois qu'il y a un sondage" en faveur du Brexit ou "une rumeur", "le marché recule à nouveau", explique Alexandre Baradez, un analyste d'IG France, société financière, qui constate "une défiance envers l'Europe" de la part des investisseurs.
Comment réagit le camp du maintien ?
Un vent de "panique" souffle désormais sur le camp du maintien, même si le porte-parole de "Britain Stronger in Europe" – le Royaume-Uni plus fort dans l'Europe – cherche à relativiser. "Je ne prêterais pas trop attention aux sondages, ils montent, ils baissent et on sait qu'ils avaient tout faux l'année dernière" lors des dernières législatives, observe James McGrory.
Pour tenter d'inverser la tendance, les partisans du statu quo ont déclenché une nouvelle offensive avec un rassemblement au siège de la grande confédération syndicale, le Trade Union Congress (TUC), mardi. Le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn y a défendu "le travail des syndicats en Europe pour offrir de meilleures conditions de travail, des vacances plus longues, des congés de maternité et de paternité et moins de discriminations."
Dans un communiqué commun, de hauts responsables travaillistes ont mis en garde contre les conséquences d'une éventuelle sortie de l'UE, qui pourrait coûter selon eux 525 000 emplois dans le secteur public. "Le choc ressenti par notre économie pourrait se traduire par un trou noir de 40 milliards de livres dans nos finances publiques", écrivent-ils.
Le ministre des Finances George Osborne a de son côté affirmé mercredi qu'une sortie de l'UE pourrait déclencher la mise en place d'un "budget d'urgence" qui entraînerait une hausse d'impôts et une réduction des dépenses. Les écoles, les hôpitaux et l'armée verraient leurs financements se réduire, a-t-il mis en garde.
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