La Russie enquête sur l'échec du lancement de la sonde martienne

Un échec scientifique en passe de devenir une affaire d'Etat. Le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, a annoncé lundi 16 janvier qu'il prenait en main l'enquête sur les causes de l'échec du lancement de la sonde martienne Phobos-Grunt. Les fragments de cette sonde seraient retombés dimanche dans l'océan Pacifique, un fiasco embarrassant pour la Russie.

"J'attends de [l'Agence spatiale russe] Roskosmos le rapport promis sur les causes de l'accident, les noms des anti-héros [jugés responsables de l'échec de la mission] ainsi que les perspectives sur le développement du secteur spatial d'ici à 2030", a-t-il déclaré sur son compte Twitter (en russe). Une réunion sur la question devrait avoir lieu le 31 janvier.

Série noire

Phobos-Grunt, qui a coûté 130 millions d'euros, devait marquer le retour de la Russie dans l'exploration interplanétaire, abandonnée après l'échec en novembre 1996 de la sonde Mars 96, qui était retombée dans l'océan Pacifique. L'industrie spatiale russe a déjà connu une année noire en 2011, la perte de Phobos-Grunt étant l'un des cinq lancements russes à avoir échoué.

Lancée le 9 novembre, la sonde devait se diriger vers un satellite de Mars, Phobos, et en ramener des échantillons, mais elle a échoué à s'affranchir de l'attraction terrestre. Dimanche, un responsable du ministère russe de la Défense a déclaré que les fragments de la sonde étaient retombés dans l'océan Pacifique, à 1 250 km à l'ouest de l'île Wellington (Chili). Mais une source dans le secteur spatial, citée par l'agence russe Ria Novosti, a de son côté affirmé que les débris étaient tombés dans l'océan Atlantique, près des côtes brésiliennes.