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Le choc et l'indignation en France après les fusillades de Copenhague

Les attaques terroristes de samedi à Copenhague ravivent le souvenir des attentats du mois dernier en France, contre Charlie Hebdo d'abord, puis à Montrouge où une policière a trouvé la mort, et contre l’Hyper Cacher de Porte de Vincennes. Des personnalités françaises ont réagi aux tragiques événements danois au micro de France Info.
Article rédigé par Maëlenn Bereski
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Après le choc, de nombreux Danois sont allés poser spontanément des fleurs sur les lieux des fusillades. Des scènes proches de celles observées en France, le mois dernier © Reuters)

"C’est une sensation de déjà-vu assez sinistre et douloureux".  C’est ainsi que la dessinatrice Louison décrit les attentats contre un centre culturel et une synagogue survenus samedi à Copenhague. Des événements qui entrent en résonance avec les attaques meurtrières qui ont bouleversé la France en janvier dernier. La police danoise soupçonne d'ailleurs le tireur d'avoir voulu imiter les frères Kouachi, tant les similitudes entre les deux affaires interpellent.

"C'est le même mécanisme"

Pour l'urgentiste et chroniqueur à Charlie Hebdo Patrick Pelloux "c’est le même mécanisme : mitraillage, on tue tout le monde, on vise les juifs, les dessinateurs, la presse  et les policiers."

"Il faut une réponse européenne parce que c'est l'Europe qui est attaquée" Patrick Pelloux, collaborateur à Charlie Hebdo

Des points de comparaison qui glacent la dessinatrice de Marianne et France Culture Louison : "On vise la liberté d’expression, les dessinateurs, les juif, c’est terrible ce schéma-là."

Pour le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Roger Cukierman, ces attaques doivent pousser les citoyens européens et leurs gouvernements à prendre conscience de la menace terroriste sur le vieux continent. "C’est un conflit étrange qui s’étend sur toute la terre et l’Europe est touchée. Nous devons tous être d’une extrême vigilance." 

" C'est un conflit étrange entre la barbarie moyenâgeuse et le monde moderne" Roger Cukierman, président du Crif

Un enjeu européen

C'est d'ailleurs dans cette logique de coopération et de solidarité entre les pays européens contre le terrorisme que le ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve s'est rendu à Copenhague dimanche matin.  "Lorsqu'on est confronté à un risque terroriste aussi élevé que celui que nous connaissons. Il faut qu'entre les pays de l'Union européenne il y ait de la solidarité, des relations constantes. Il faut pouvoir dire que nous sommes ensemble face au terrorisme pour faire vivre les valeurs de la démocratie, qui sont aussi celles de l'UE." 

Le ministre a d'ailleurs rappelé qu'aux lendemains des attaques en France Helle Throning-Schmidt, la Première ministre danoise, s'était rendu à Paris. "Ca a donné le mouvement de solidarité mondiale que vous savez", ajoute Bernard Cazeneuve.

"Nous sommes ici pour dire la solidarité. Pour dire l'amitié. Pour dire la détermination au sein de l'Union européenne." Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur

Eviter l'autocensure

Pour la journaliste et essayiste Caroline Fourest, ancienne collaboratrice de Charlie Hebdo, si ces attaques sont choquantes, elles n'étaient pas imprévisibles. "On savait que des attentats auraient lieu prochainement à nouveau. Les consignes de Daech n’ont pas cessé, la liste d’Al-Qaïda est encore bien remplie. Pas que des Français Il y a encore des noms de personnes qui luttent contre les djihadistes en Europe, comme aux Pays-Bas."

"Il faut continuer à prôner le discernement et le calme pour que des gens ne basculent pas à leur tour." Caroline Fourest

Derrière l’horreur des événements et le climat anxiogène qui ne quitte pas la France depuis plusieurs semaines, l’abattement n’est pas de mise.  "Ça donne envie de se battre encore plus quand on est attaqués" , affirme Louison sur les ondes de France Info.  "Ce qu’ils cherchent c’est l’autocensure des intellectuels, des artistes, des journalistes… Ils cherchent à déstabiliser nos pays, nos civilisations. Il faut refuser ça", renchérit Patrick Pelloux.

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