Le gouvernement espagnol prépare une loi sur la "liberté de religion", a révélé dimanche El Paìs
La loi prévoit que l'Etat respecte une stricte "neutralité" en matière de religion. Les crucifix devraient par exemple être retirés des écoles publiques, indique le journal.
Le gouvernement socialiste avait annoncé en 2008 qu'il envisageait une loi pour un plus grand respect de la laïcité, dans un pays où l'église catholique reste très influente.
Le quotidien de centre-gauche espagnol explique dimanche que, d'après le texte de loi "en préparation", les funérailles d'Etat se dérouleront "sans aucun cérémonial à caractère religieux" alors qu'elles sont aujourd'hui généralement organisées selon le rite catholique.
Des funérailles d'Etat comme celles célébrées à la cathédrale La Almudena de Madrid par l'archevêque de la capitale Antonio Rouco Varela en 2004 en hommage aux victimes des attentats du 11 mars ne seraient plus possibles, dans le cadre de la nouvelle loi, explique en exemple El Paìs.
Le texte en préparation, selon des sources officielles citées par le quotidien, parle pour la première fois de la "laïcité de l'Etat", dans le titre d'un article de la loi. Le projet ne parle toutefois pas d'"Etat laïque" mais seulement de "neutralité des pouvoirs publics face à la religion et aux croyances".
Les crucifix devront ainsi disparaître des écoles publiques, des hôpitaux et de tout espace public tandis que les membres du gouvernement ne prêteront plus serment devant une croix, lors des cérémonies d'investiture.
Malgré la Constitution de 1978 qui affirme en principe le caractère non confessionnel de l'Etat et de ses institutions, les symboles catholiques demeurent très présents en Espagne, plus de 30 ans après la fin de dictature franquiste qui avait élevé la religion catholique au rang de religion d'Etat.
En 2008, un tribunal de Valladolid, saisi par un parent d'élève, avait pour la première fois ordonné à une école publique de "retirer les symboles religieux des salles de classe", en l'espèce des crucifix.
Le sujet est délicat en Espagne, où la hiérarchie catholique est toujours influente. Elle s'est opposée à plusieurs réformes socialistes comme le mariage homosexuel ou la libéralisation de l'avortement.
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