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Conflit en Ukraine : les Etats-Unis et la Russie entament des négociations tendues en Suisse

Moscou dit ne prévoir aucune attaque, veut porusuivre les pourparlers avec Washington.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un soldat ukrainien à Avdiivka (Ukraine), le 8 janvier 2022. (ANATOLII STEPANOV / AFP)

La Russie et les Etats-Unis parviendront-ils à un accord à propos de la crise ukrainienne ? Les deux pays ont entamé, lundi 10 janvier, des négociations à Genève (Suisse), par le biais de leurs vice-ministres des Affaires étrangères, Wendy Sherman et Sergueï Riabkov. Ces pourparlers interviennent après des semaines de guerre des mots. Les Occidentaux accusent les Russes de vouloir envahir l'Ukraine. De son côté, Moscou reproche à l'Otan de menacer sa sécurité en renforçant sa présence chez ce voisin de la Russie.

Moscou affirme ne pas vouloir envahir l'Ukraine

A l'issue de ces négociations, la Russie a affirmé ne pas avoir "l'intention" d'attaquer l'Ukraine. Les deux camps assurent vouloir poursuivre leurs pourparlers en vue d'une désescalade, tout en répétant leurs mises en garde mutuelles. Mais pendant le déroulement de ces pourparlers, deux soldats ukrainiens ont été tués après avoir sauté sur un engin explosif dans l'est du pays. Il s'agit des premiers militaires tués cette année sur la ligne de front avec les séparatistes prorusses.

Après la rencontre à Genève, le négociateur russe a assuré que les dizaines de milliers de troupes déployées aux frontières étaient une réaction à la présence accrue de ses rivaux occidentaux. "Nous avons expliqué aux collègues que nous n'avons pas de plans, pas l'intention d'attaquer 'entre guillemets' l'Ukraine", a dit Sergueï Riabkov.

Wendy Sherman a expliqué avoir redit à son homologue que toute invasion de l'Ukraine entraînerait des "coûts significatifs", "énormes", pour la Russie et que Moscou pouvait engager une "désescalade" en "renvoyant dans leurs casernes les soldats" amassés à la frontière ces dernières semaines.

"La situation n'est pas désespérée"

Concernant la revendication clé de la Russie, à savoir l'obtention de garanties de sécurité en bannissant tout élargissement de l'Otan et en réduisant la présence militaire occidentale dans les environs de la Russie, le négociateur russe s'est montré plus positif que la veille. "Nous avons l'impression que la partie américaine a pris très au sérieux les propositions russes", a-t-il dit.

Selon lui, "la situation n'est pas désespérée" donc, mais "il ne faut pas sous-estimer les risques liés à une aggravation de l'évolution de la confrontation". "Il faut qu'un vrai geste en direction de la Russie soit fait", a-t-il martelé, assurant que "jamais au grand jamais" l'Ukraine ne doit rejoindre l'Alliance atlantique. Pour lui, des concessions doivent être faites "rapidement", le processus de négociations ne devant pas prendre "des mois et des années".

De son côté, Wendy Sherman a expliqué que la partie américaine avait présenté ses idées "à partir desquelles nos deux pays pourraient prendre des mesures réciproques conformes à nos intérêts de sécurité et susceptibles d'améliorer la stabilité stratégique". Là aussi, le ton se veut plus conciliant. La diplomate a cependant prévenu Moscou que la "politique de portes ouvertes" de l'Otan se poursuivrait en dépit des demandes russes.

Ces discussions à Genève lancent une semaine diplomatique intense. Une réunion Otan-Russie est prévue mercredi à Bruxelles, avant une rencontre jeudi à Vienne de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), plateforme de dialogue Est-Ouest issue de la Guerre froide.

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