Crise en Ukraine : Washington enverra "prochainement" des troupes en Europe de l'Est, Kiev appelle les Occidentaux à ne pas semer "la panique"
"Je vais envoyer des troupes américaines en Europe de l'Est et dans les pays de l'Otan prochainement. Pas beaucoup", a déclaré le président américain.
Joe Biden a déclaré vendredi 28 janvier qu'il enverrait un petit nombre de militaires américains en Europe de l'Est, sur fond de tensions avec Moscou autour de l'Ukraine. "Je vais envoyer des troupes américaines en Europe de l'Est et dans les pays de l'Otan prochainement. Pas beaucoup", a déclaré le président américain à des journalistes à sa descente d'avion, au retour d'un déplacement en Pennsylvanie.
Les Etats-Unis ont déjà placé 8 500 militaires en alerte pour renforcer l'Otan. Joe Biden a toutefois dit et répété qu'il n'était pas question d'envoyer des troupes américaines en Ukraine, qui n'est pas membre de l'alliance militaire. Un envoi de troupes dans les pays de l'Est serait un moyen de pression supplémentaire sur le président russe Vladimir Poutine, dont les Américains estiment qu'il pourrait attaquer l'Ukraine au mois de février.
Plus tôt vendredi, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a en effet estimé qu'avec plus de 100 000 soldats russes déployés aux frontières ukrainiennes, la Russie avait désormais amassé des forces suffisantes pour une invasion. Il a toutefois souligné qu'un conflit entre l'Ukraine et la Russie "n'est pas inéluctable". "Il reste du temps et du champ pour la diplomatie", a-t-il ajouté au cours d'une rare conférence de presse. Les Etats-Unis ont par ailleurs saisi jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU, réclamant une réunion lundi en raison de la "menace claire" que fait peser à leurs yeux la Russie sur "la paix et la sécurité internationales".
Le président ukrainien appelle les Occidentaux à ne pas semer la "panique"
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est exprimé vendredi lors d'une conférence de presse. "La probabilité de l'attaque existe, elle n'a pas disparu et elle n'a pas été moins grave en 2021", mais "nous ne voyons pas d'escalade supérieure à celle qui existait" l'année dernière. "Nous n'avons pas besoin de cette panique", a-t-il souligné, tout en appelant la Russie à "faire des pas pour prouver" qu'elle ne va pas passer à l'attaque. "Le plus grand risque pour l'Ukraine" actuellement, c'est "la déstabilisation de la situation à l'intérieur du pays", a-t-il estimé.
Lors d'une conversation avec le président français vendredi, Volodymyr Zelensky a appelé à "multiplier des rencontres et négociations (...) pendant qu'un climat propice au dialogue existe", selon un communiqué de Kiev. "Tant que des efforts diplomatiques se poursuivent, la probabilité d'une escalade baisse."
La Russie dément elle tout projet d'invasion, mais s'estime menacée par l'expansion de l'Otan depuis 20 ans et par le soutien occidental à l'Ukraine. Elle a donc lié la désescalade à la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance atlantique, notamment à l'Ukraine, et au retour des déploiements militaires occidentaux aux frontières de 1997.
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