Guerre en Ukraine : "C'était plein d'explosions en même temps", témoigne une habitante de Dnipro après le tir du missile balistique russe
Un nouveau point de bascule dans le conflit entre Moscou et Kiev ? Le président russe Vladimir Poutine a estimé jeudi 22 novembre que le conflit en Ukraine avait désormais tout d'une guerre "mondiale" et prévenu qu'il n'excluait pas de frapper les pays occidentaux.
Ces menaces du maître du Kremlin interviennent au terme d'une journée de tensions extrêmes où la Russie a fait usage sur le territoire ukrainien d'un missile balistique "Orechnik", de portée intermédiaire (soit jusqu'à 5 500 km), conçu pour porter une ogive nucléaire. Cette attaque sur la ville de Dnipro, qui visait "un site du complexe militaro-industriel ukrainien" selon le Kremlin, n'a fait que deux blessés et des dégâts mineurs, mais elle marque une escalade majeure dans le conflit.
"Ma mère est restée deux heures dans le couloir sans bouger"
"Quand tout a commencé le matin, je n'étais pas à la maison, j'ai entendu l'explosion, c'était en bas de la rue...", raconte Alina, une habitante de Dnipro. Depuis le début de la guerre, cette femme de 28 ans travaille dans une organisation humanitaire. Elle raconte : "C'était vraiment différent de d'habitude, ce n'était pas une explosion puis une autre, puis une autre... C'était plein d'explosions en même temps !"
Vladimir Poutine a utilisé un nouveau missile, qu'il vante comme impossible à contrer, capable de déployer simultanément plusieurs têtes indépendantes lors de la phase de rentrée dans l’atmosphère, une capacité exclusivement associée aux missiles à capacité nucléaire. "Les gens ne parlent que de ça. Les gens rigolent, disent que maintenant ils n'auront plus peur de rien... Mais moi, je ne veux pas revivre ça. Ma mère a eu très peur. Elle est restée deux heures dans le couloir sans bouger."
Dans un message adressé sur les réseaux sociaux, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ce tir était l'acte d'un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme "terrain d'essai" militaire. Plus tard, il a appelé le monde à "réagir", voyant dans ce tir la "preuve que la Russie ne veut absolument pas la paix".
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