Cet article date de plus de deux ans.

Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 18 juillet

Armes, argent, sanctions… Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont réaffirmé lundi leur volonté de soutenir l'Ukraine et d'accroître la pression sur Moscou.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Une dame constate l'étendue des dégâts, le 17 juillet 2022, après un bombardement sur Toretsk (Ukraine). (ANATOLII STEPANOV / AFP)

"C'est un test de résistance pour nos sociétés. Nous n'avons pas le choix." Lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles, lundi 18 juillet, Joseph Borrell a répété qu'il fallait "tenir le coup" et continuer d'accroître la pression sur Moscou malgré la menace d'une rupture des livraisons de gaz russe. Le chef de la diplomatie européenne s'inquiète de voir l'hostilité aux sanctions progresser dans l'opinion publique alors que les prix des carburants, du gaz et de l'électricité flambent en Europe. Sur le terrain, au moins six personnes ont été tuées dans un bombardement à Toretsk, près de Donetsk. Franceinfo fait le point sur la situation en Ukraine, au 145e jour de guerre.

Au moins six morts dans un bombardement sur Toretsk

Six personnes ont été tuées lundi matin lors de la chute d'un obus sur un immeuble d'habitation à Toretsk, une ville d'environ 30 000 habitants située dans la région de Donetsk. Selon le service d'Etat ukrainien des situations d’urgence, la frappe a touché une grande maison située un peu à l'écart du centre-ville. "Les sauveteurs ont récupéré cinq corps. Trois personnes ont été dégagées des décombres dont une est morte à l’hôpital", peut-on lire dans un communiqué posté sur la page Facebook.

Le chef de la diplomatie européenne appelle les Européens à "tenir le coup" face aux conséquences de la guerre

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé les Européens à "tenir le coup" face à la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation, conséquences de la guerre en Ukraine. "C'est un test de résistance pour nos sociétés, a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles. Je suis sûr que Poutine compte sur la fatigue des démocrates. Je suis sûr qu'il croit que les démocraties sont faibles. Les sociétés européennes ne peuvent pas se permettre d'être fatiguées".

Céder sur les sanctions serait tomber dans le "piège" de Poutine, avertit Kiev

Dans une adresse à ses homologues réunis à Bruxelles, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a lui aussi demandé à l'Union européenne de ne pas "reculer et se plier aux exigences" de Vladimir Poutine, affirmant que le président russe voulait "plonger l'ensemble de l'Europe dans la crise". "Le véritable objectif de Poutine est la paupérisation de l’Europe. Il veut retourner l’opinion publique contre les gouvernements en place, dans l’espoir de les remplacer par des forces radicales qui seraient plus favorables à la Russie", a-t-il aussi averti.

En Ukraine, le chef des services de sécurité et la procureure générale suspendus

Une simple suspension à ce stade, pas un limogeage. Le chef des services de sécurité ukrainien Ivan Bakanov et la procureure générale Iryna Venediktova ont seulement été suspendus par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, et non limogés comme annoncé dans un premier temps. Andriy Smirnov, chef adjoint de la présidence, a fait cette mise au point lundi à la télévision ukrainienne. Il s'agit "d'éviter toute influence de ces deux responsables sur les enquêtes criminelles contre des membres des services de sécurité et du parquet suspectés de coopération avec la Russie".

Les autorités ukrainiennes enquêtent sur plus de 650 cas de soupçons de trahison de responsables locaux, dont 60 dans les zones occupées par les forces russes et prorusses. Iryna Venediktova a notamment dirigé l'enquête sur les soupçons de crimes de guerre commis par les forces russes dans la ville de Boutcha. En attendant, un adjoint d'Ivan Bakanov, Vasyl Maliouk, a été nommé par intérim à la tête du SBU.

Lourdes pertes pour Wagner

Le groupe paramilitaire russe Wagner, très lié au Kremlin, a subi "de lourdes pertes" dans le Donbass, a affirmé lundi le ministère britannique de la Défense. Alors, pour regarnir ses effectifs, Wagner a décidé d'abaisser "ses normes de recrutement" et va maintenant embaucher "des condamnés et des individus anciennement mis sur liste noire". Ce qui devrait limiter à terme l'efficacité du groupe et "réduire sa valeur" pour Moscou, selon Londres.

Grosse amende pour Google

Un tribunal de Moscou a condamné Google, lundi, à 363 millions d'euros d'amende pour n'avoir pas supprimé des contenus dénonçant l'offensive en Ukraine, a annoncé le gendarme russe des télécoms Roskomnadzor. La plateforme de vidéos YouTube, propriété de Google, n'a pas bloqué "de fausses informations" sur l'offensive en Ukraine, ainsi que des contenus "faisant la propagande de l'extrémisme et du terrorisme", justifie Roskomnadzor.

Dans le même temps, Vladimir Poutine a juré de vaincre les "difficultés colossales" causées par le "blocage presque total" en produits de haute technologie de la Russie par les géants de la tech occidentaux.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.