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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 3 juillet

Plus d'un mois après le début de la contre-offensive de Kiev, aucun des belligérants ne semble encore en mesure d'enregistrer des avancées décisives.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des pompiers éteignent un incendie après qu'une frappe russe a touché un immeuble de Soumy (Ukraine), le 3 juillet 2023, faisant un mort et 15 blessés selon les autorités locales. (ANDRII MARIENKO/AP/SIPA)

"Nous avançons pas à pas." L'Ukraine a revendiqué avoir repris 37 km2 dans l'Est et le Sud, lundi 3 juillet, après une semaine "difficile" dans le cadre de sa contre-offensive face à l'armée russe, qui "résiste fortement". Sur le terrain juridique, Kiev a salué l'ouverture d'un bureau d'enquête international sur le crime d'"agression" contre l'Ukraine, un premier pas à des procès visant les dirigeants russes. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de conflit.

L'Ukraine revendique des "progrès" territoriaux

Depuis une semaine, l'armée ukrainienne a repris 28,4 kilomètres carrés dans le sud du pays et 9 km2 dans l'est, a affirmé la vice-ministre de la Défense, Ganna Maliar. "L'ennemi résiste fortement, un duel très rude est en cours", a-t-elle souligné, évoquant des des attaques russes dans divers secteurs des régions de Donetsk et Louhansk. "La semaine dernière a été difficile sur le front, mais nous réalisons des progrès. Nous avançons pas à pas", a résumé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur Telegram. On est loin des succès-éclairs remportés par l'armée ukrainienne en septembre par exemple, quand Kiev avait repris plus de 9 000 km2 en neuf jours à l'est de Kharkiv.

Côté russe, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré que Kiev n'avait "atteint ses objectifs sur aucun axe" depuis le début de sa contre-offensive. Il a revendiqué la destruction de 16 chars Leopard occidentaux livrés à l'Ukraine. Réagissant pour la première fois à la rébellion du groupe Wagner fin juin, Sergueï Choïgou a estimé que la mutinerie n'avait "pas affecté les opérations des troupes" en Ukraine. La Russie a écarté  toute nouvelle mobilisation pour grossir ses troupes, après le départ des hommes du groupe paramilitaire Wagner d'Ukraine.

Un bureau d'enquête international ouvert à La Haye

Un bureau international chargé d'enquêter sur le crime d'"agression" contre l'Ukraine a ouvert à La Haye, aux Pays-Bas. Regroupant des procureurs de Kiev, de l'Union européenne, des Etats-Unis et de la Cour pénale internationale (CPI), cette forme de parquet a pour mission d'enquêter et de collecter des preuves, dans l'objectif de la tenue d'un procès à l'encontre de responsables civils et militaires russes impliqués dans l'invasion de l'Ukraine.

Ce "Centre international pour la poursuite du crime d'agression contre l'Ukraine" doit combler "un trou béant dans la responsabilité du crime d'agression", a déclaré le procureur général ukrainien, Andriy Kostine. La CPI n'est compétente pour juger ce crime que si le pays qui en est accusé est signataire du Statut de Rome, ce qui n'est pas le cas de la Russie. Un tribunal spécial afin de juger les dirigeants russes est désormais "inévitable", a ajouté Andriy Kotsine, évoquant un "véritable moment historique" ce lundi.

Moscou dit avoir déjoué une tentative d'assassinat en haut lieu en Crimée

Les services de sécurité russes ont affirmé avoir déjoué un projet de meurtre visant le dirigeant installé par Moscou en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014. "Une tentative d'assassinat du dirigeant de la Crimée Sergueï Aksionov organisée par les services spéciaux ukrainiens a été déjouée", a ainsi avancé le FSB, accusant les services secrets ukrainiens d'avoir "recruté" un citoyen russe et de lui avoir prodigué "une formation au renseignement subversif en Ukraine, y compris aux explosifs".

Kiev renvoie l'ambassadeur géorgien en Ukraine

Volodymyr Zelensky a donné 48 heures à l'ambassadeur de Géorgie pour quitter l'Ukraine en lien avec le sort réservé par Tbilissi à Mikheïl Saakachvili, ancien président de ce pays et également citoyen ukrainien. Principale figure d'opposition au gouvernement géorgien actuel, Mikheïl Saakachvili, 55 ans, est apparu extrêmement amaigri et émacié à son procès à Tbilissi, lundi. Selon ses médecins, il a perdu quelque 60 kilos en prison depuis son arrestation à son retour d'exil en 2021 et il souffre d'un empoisonnement aux métaux lourds et d'une anorexie.

"Le monde a pu voir aujourd'hui une fois de plus comment le Kremlin - par les mains de l'actuel gouvernement géorgien - tue le citoyen ukrainien Mikheïl Sakachvili", a accusé Volodymyr Zelensky, sur Telegram. Le président ukrainien a chargé son gouvernement "de convoquer l'ambassadeur géorgien, de lui signifier notre protestation et de lui demander de quitter l'Ukraine dans les 48 heures pour consultations dans sa capitale".

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