Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 12 avril
Des images glaçantes. Une vidéo insoutenable montrant la décapitation d'un présumé prisonnier de guerre ukrainien a provoqué la colère de l'Ukraine, mercredi 12 avril, poussant le président Volodymyr Zelensky à dénoncer une nouvelle exaction de "monstres" russes. La Russie a appelé à vérifier l'"authenticité" de la vidéo, elle qui d'ordinaire rejette les accusations de crimes portées contre ses militaires. Voici les principaux faits de cette nouvelle journée de conflit.
Kiev accuse Moscou après une vidéo choc de décapitation
"Cette vidéo de l'exécution d'un prisonnier de guerre ukrainien, le monde doit le voir. C'est une vidéo de la Russie comme elle est", a accusé Volodymyr Zelensky, au sujet d'une vidéo de décapitation qui circule sur les réseaux sociaux depuis mardi. D'une durée d'une minute et quarante secondes, elle montre un homme en camouflage, le visage masqué, trancher le cou d'un autre homme en uniforme se débattant au sol en hurlant. Au bout de quelques secondes, les cris cessent et un homme derrière la caméra incite en russe le bourreau à "couper la tête" de la victime. Ce dernier finit sa décapitation au couteau, et montre la tête tranchée à la caméra.
Les autorités ukrainiennes ont indiqué chercher à identifier la victime. L'AFP n'était pas en mesure de vérifier dans l'immédiat l'authenticité de la vidéo, ni où et quand elle a pu être filmée. La mission de l'ONU à Kiev s'est déclarée "horrifiée" par ces images, exigeant une enquête. De son côté, la France a dénoncé "un acte barbare" et une "atteinte insoutenable à la dignité humaine". Et le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est dit "mortifié par la vidéo atroce".
Moscou appelle à vérifier l'"authenticité" de la vidéo
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a qualifié les images d"horribles" mais s'est interrogé sur leur véracité. "Dans le monde de 'fakes' dans lequel nous vivons, il faut s'assurer de l'authenticité de cette vidéo", a-t-il ajouté. D'ordinaire, les responsables russes se bornent à nier toute implication de soldats russes dans des crimes de guerre et accusent l'Ukraine d'orchestrer des mises en scène.
La Russie teste un missile balistique intercontinental "avancé"
La Russie a annoncé avoir procédé, mardi, au lancement d'essai d'un missile balistique intercontinental "avancé", quelques semaines après avoir annoncé la suspension de sa participation au traité de désarmement nucléaire qui la lie aux Américains. Une unité "de combat a lancé avec succès un missile balistique intercontinental (ICBM)" depuis le site d'essai Kapustin Yar, selon le ministère russe de la Défense, précisant que "l'ogive d'entraînement du missile a touché une cible fictive sur le terrain d'entraînement de Sary Shagan (République du Kazakhstan)". Depuis le début du conflit, Vladimir Poutine a laissé entendre à maintes reprises que l'usage d'armes nucléaires n'était pas exclu si la Russie se voyait menacée.
200 millions de dollars pour le réseau électrique ukrainien
La Banque mondiale a affirmé qu'elle allait accorder un don de 200 millions de dollars à l'Ukraine afin de permettre au pays de remettre en état son réseau électrique. La campagne russe de destruction visant spécifiquement le réseau électrique durant l'automne et l'hiver a mis à terre plus de 50% des infrastructures énergétiques ukrainiennes, en particulier dans l'est du pays, selon l'institution. Cette nouvelle enveloppe porte à près de 23 milliards de dollars le montant total des financements apportés par la banque à l'Ukraine depuis le début du conflit, que ce soit sous la forme de prêt ou de don.
Paris dément le déploiement de soldats français en Ukraine
"Il n'y a pas de forces françaises engagées en opération en Ukraine. Les documents cités ne proviennent pas des armées françaises et sont sujettes à précaution", a mis en garde le ministère des Armées, en faisant allusion à une apparente fuite de documents américains classifiés. "Nous ne nous prononçons pas sur des documents dont la source et la véracité sont incertaines", a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni a également mis en doute des informations sur la présence de membres de ses services secrets en Ukraine. "La fuite de ce qui est présenté comme des informations classifiées américaines, qui a reçu un large écho, a démontré un grave niveau d'inexactitude", selon le ministère de la Défense britannique. "Les lecteurs doivent être prudents avant de se fier à des allégations qui peuvent potentiellement répandre la désinformation", a-t-il ajouté.
Londres et Washington sanctionnent des proches d'oligarques russes
Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre des proches d'oligarques russes, dont des membres de l'entourage de Roman Abramovitch et Alicher Ousmanov, accusés de les avoir aidé à dissimuler leurs actifs. "Il n'y a nulle part où se cacher", a averti le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, affirmant que le Royaume-Uni va couper "l'élite russe" des avoirs que ses membres "pensaient avoir réussi à cacher". "Les Etats-Unis et leurs alliés et partenaires continueront de s'attaquer aux circuits qui soutiennent Poutine sur le champ de bataille", a déclaré le sous-secrétaire américain au Trésor, Brian Nelson.
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