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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du samedi 31 décembre

A quelques heures du réveillon du Nouvel An, le territoire ukrainien a été visé par de nouveaux tirs de missiles russes. "Personne ne vous pardonnera la terreur", a réagi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des jeunes femmes improvisent des pas de danse après s'être réfugiées dans le métro de Kiev (Ukraine) en raison d'une alerte aérienne, le 31 décembre 2022. (DANYLO ANTONIUK / ANADOLU AGENCY / AFP)

Une journée sous les bombes pour conclure l'année 2022. L'Ukraine a accusé la Russie, samedi 31 décembre, d'avoir lancé "plus de 20 missiles" sur son territoire, faisant au moins une victime et des dizaines de blessés. "L'Ukraine ne pardonnera pas", a promis le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Dans le même temps, son homologue russe, Vladimir Poutine, a défendu la "justesse" de sa guerre lors de ses vœux du Nouvel An. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de conflit, ponctuée par un terne réveillon dans les deux pays.

La Russie lance une vingtaine de missiles sur l'Ukraine

Plusieurs villes ukrainiennes, dont Kiev, ont été visées par des frappes russes, faisant au moins un mort et une trentaine de blessés. Selon le chef d'état-major ukrainien, Valery Zaloujny, les forces russes ont tiré 20 missiles de croisière, notamment depuis des bombardiers stratégiques partis de la mer Caspienne, et 12 de ces missiles ont été abattus par la défense anti-aérienne.

Dans la capitale, ces frappes ont fait au moins un mort et 22 blessés, selon les autorités locales. Le maire, Vitali Klitschko, a annoncé que 30% des habitants de la ville étaient privés d'électricité après ces frappes. Ailleurs en Ukraine, les frappes russes ont provoqué des destructions et incendies à Mykolaïv, dans le Sud, où au moins six personnes ont été blessées, et à Khmelnytsky, dans l'Ouest, où quatre personnes ont été blessées.

"Personne ne vous pardonnera la terreur. Personne au monde ne vous le pardonnera. L'Ukraine ne pardonnera pas", a réagi Volodymyr Zelensky, en russe, sur Telegram. Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, a accusé Moscou de viser délibérément des zones résidentielles. "Le criminel de guerre Poutine 'célèbre' le Nouvel an en tuant des gens", a-t-il déploré sur Twitter.

Poutine revendique la "justesse" de sa guerre

Quasiment au même moment que les frappes, la télévision russe en Extrême-Orient a diffusé le discours du Nouvel an de Vladimir Poutine, compte tenu de la différence de fuseaux horaires avec Moscou. Le président russe a assuré que la "justesse morale et historique" était "du côté" de son pays. Il a dit protéger son peuple "dans nos propres territoires historiques, dans les nouvelles entités constitutives de la Russie", en référence à l'annexion de quatre territoires ukrainiens en septembre.

Son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a promis à ses soldats une victoire "inévitable" en Ukraine. "Pour l'année prochaine, je veux souhaiter à tout le monde une bonne santé, du courage, des camarades fiables et dévoués (...) Notre victoire, comme la nouvelle année, est inévitable", a-t-il lancé.

Moscou revendique la prise d'un village près de Zaporijjia

Le ministère de la Défense russe a annoncé la capture du petit village de Dorojnianka, dans la région de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, un rare gain revendiqué alors que les positions sont en grande partie figées avec l'hiver. Il a également rapporté un nouvel échange de prisonniers avec l'Ukraine, qui a permis le retour de 82 militaires russes. Les autorités ukrainiennes ont, elles, affirmé avoir récupéré 140 personnes.

Moscou et Kiev rendent hommage à Benoît XVI

Vladimir Poutine a salué la mémoire de l'ancien pape Benoît XVI après son décès. "Benoît XVI était une personnalité religieuse et d'Etat éminente, un défenseur convaincu des valeurs traditionnelles chrétiennes", a-t-il écrit dans un message de condoléances au pape François, diffusé par le Kremlin. Le président russe se pose régulièrement comme un défenseurs de valeurs conservatrices, dénonçant sans cesse le déclin moral de l'Occident, du fait, en particulier, de l'acceptation des communautés LGBT. En écho, plutôt que d'évoquer des valeurs "traditionnelles", Volodymyr Zelensky a salué en Benoît XVI un "éminent théologien" et un "promoteur de valeurs universelles"

Un réveillon contrarié dans les deux pays

De nombreux Ukrainiens se sont préparés à célébrer la nouvelle année, malgré plus de dix mois de combats acharnés. Certains ont vu leurs préparatifs ralentis par les alertes aériennes et les appels à se réfugier dans les abris. Beaucoup de projets de fêtes, notamment à Kiev, impliquaient des réveillons s'étirant toute la nuit, en raison du couvre-feu qui dure de 23 heures à 5 heures du matin.

En Russie, la ville de Moscou a annulé son feu d'artifice du 31 décembre, après un vote en ligne lors duquel une majorité d'habitants s'est prononcée contre des célébrations de grande ampleur. "Un ciel paisible au-dessus de nos têtes", voici par exemple le seul souhait émis par Irina Shapovalova, une employée de crèche de 51 ans interrogée dans la rue par l'AFP. Vladimir Poutine avait déjà annulé son habituel match de hockey de fin d'année et choisi de ne pas tenir sa conférence de presse annuelle. 

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