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Guerre en Ukraine : immersion dans l’unique usine française de fabrication d’obus de 155 mm

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Guerre en Ukraine : immersion dans l’unique usine française de fabrication d’obus de 155 mm
Article rédigé par France 2 - D. Olliéric, J. Pelletier, R. Laurentin
France Télévisions
France 2
L’Union européenne a approuvé, lundi 20 mars, le déblocage d’une enveloppe de deux milliards d’euros pour fournir des munitions à l’Ukraine. Une équipe de France Télévisions a exceptionnellement pu filmer leur fabrication dans une canonnerie, près de Bourges.

En Ukraine, 5 000 obus de 155 mm sont tirés chaque jour. Les munitions pour l’artillerie manquent. Les Ukrainiens demandent un million d’obus à leurs alliés. Comment fournir autant de munitions ? Nexter, la seule usine française de fabrication d’obus de 155 mm, a ouvert ses portes à France Télévisions, sur son site de La-Chapelle-Saint-Ursin (Cher). Elle y fabrique sur ce site ses munitions à 4 000 euros la pièce. Certaines étapes sont classées "secret défense". En moyenne, 630 obus sont fabriqués chaque semaine, indique le directeur de l’usine, qui explique être entré dans "une économie de guerre". 

Une fabrication surveillée au millimètre

La moindre erreur lors de la fabrication peut s’avérer fatale sur le front. Aujourd’hui, un obus de 55 mm peut être livré en six mois. L’usine souhaite descendre à trois mois. Pour produire plus et plus vite, elle doit recruter et former les techniciens. Les candidats doivent être solides psychologiquement. "On fabrique des munitions, ça a une finalité, on la connait tous. On a des gens qui ne sont pas prêts à travailler pour ce genre de domaine", explique le responsable de ligne produit chimique. 

Au-delà des enjeux de productivité, les autorités françaises veulent rapatrier sur le territoire tous les composants d’un obus, notamment la poudre qui permet de les tirer. Depuis 15 ans, la France se fournissait en Suède. Dès 2024, la poudre sera produite en Dordogne. L’usine s’organise pour augmenter les cadences, sans savoir combien de temps durera la guerre en Ukraine. "C’est un risque économique, on va fabriquer des produits qu’on aura en stock. (…) Pour moi, ce n’est pas une histoire d’argent, c’est un choix de stratégie nationale", commente le directeur.

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