Guerre en Ukraine : la fuite des cerveaux a un impact sur le secteur de la "tech" russe
Combien d'informaticiens ont quitté la Russie ? Plusieurs milliers probablement, mais à ce jour, aucun chiffre officiel n'existe. Dans les faits, il est aujourd'hui très difficile de trouver un informaticien expérimenté en Russie. De nombreux cerveaux des technologies de l'information (IT) ont fui le pays et la mobilisation décidée par Vladimir Poutine pour faire la guerre en Ukraine.
Programmeurs, développeurs, chefs de projet, analystes, spécialistes UX-UI... Dans les agences de recrutement, de nombreux postes sont aujourd'hui à pouvoir. "De très nombreux spécialistes de l'informatique quittent effectivement le pays, confirme Kira Kouzmenko, à la tête d'une de ces agences, NewHR. Ceux qui partent sont ceux qui sont les plus recherchés, y compris en Russie, c'est-à-dire avec un profil senior, un très bon anglais, avec de fortes compétences. Il est plus facile pour eux de partir au à l'étranger."
Faire revenir les exilés avec des exemptions de mobilisation
La pénurie a pris de telles proportions que le gouvernement russe, qui semblait ne pas s'en soucier au début, tente maintenant de faire revenir ces exilés en taxant les entreprises qui ont recours au travail à distance et en exemptant de mobilisation les spécialistes de l'informatique. Mais le système a connu de nombreux ratés. Certains ont quand même été convoqués et beaucoup ne font plus confiance aux autorités, comme Yaroslav, un développeur de jeux vidéo. Il est parti en Géorgie en septembre dernier. "Il y a beaucoup de paroles, mais très peu d'actions réelles. Il n'y a pas de décret d'ordre de loi qui fonctionne clairement à 100%."
"Nous sommes dans une sorte de flou et les autorités russes ne nous donnent aucune certitude."
Yaroslav, développeur de jeux vidéoà franceinfo
Yaroslav travaille toujours à distance pour son entreprise russe. Mais d'autres décident de se tourner définitivement vers l'étranger. Il y a un vrai risque pour le développement du pays."Le climat d'investissement est faible et cela conduira probablement à moins de produits et de projets révolutionnaires, souligne Kira Kouzmenko. C'est ce qui est extrêmement dommage. L'informatique russe de ces dix, quinze dernières années a été une histoire incroyablement vivante, avec de beaux projets dont certains sont devenus des icônes internationales."
Ce coup d'arrêt pour la "tech" russe s'accompagne d'une reprise en main par le pouvoir des entreprises les plus sensibles.
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